Je suis en colère!
Je suis en colère car je n'aime être contredit. En début d'année, j'avais expliqué solennellement que seul Rafael Nadal et Roger Federer étaient susceptibles de réaliser "Le" Grand Chelem, et que...
Je suis en colère!
Je suis en colère car je n'aime être contredit. En début d'année, j'avais expliqué solennellement que seul Rafael Nadal et Roger Federer étaient susceptibles de réaliser "Le" Grand Chelem, et que si aucun des deux ne s'imposait à Melbourne, il était impossible qu'un autre joueur remporte les quatre "majors", comme disent les anglophones. Et voilà qu'il y en a un qui pourrait me faire mentir.
Depuis la demi-finale du Masters 2010 à Londres, Djokovic n'a pas perdu le moindre match. Pas un seul.
Il a commencé par remporter ses deux matches en finale de Coupe Davis. A l'Open d'Australie et sept victoires plus tard, "Nolé" a soulevé le trophée (pour la deuxième fois), après avoir écarté Berdych, Federer et Murray en chemin. Trois semaines plus tard, il réapparait à Dubaï. Cette fois, ce n'est pas sept mais cinq victoires qu'il enchaîne, éliminant encore Berdych et Federer en route.
Rien qu'avec ces deux tournois en poche, il commençait déjà à m'agacer, le père Novak. Mais je me suis dit qu'il allait s'arrêter rapidement et laisser la place aux grands, pour que je ne passe pas pour un pronostiqueur bidon.
Et puis, il y a eu la Coupe Davis, avec un bon vieux tirage au sort pourri contre l'Inde. Le tenant du titre contre une équipe barragiste, ça puait la rencontre traquenard. Je m'en léchais les babines d'avance. Super Novak allait enfin tomber, chez lui et contre un illustre inconnu. Vous me trouvez sévère? Vous connaissez Karan Rastogi vous? Mais Novak a bien flairé le piège, lui aussi. Voici ce qu'il a déclaré: "Avec mes coéquipiers et mon capitaine, j'ai décidé de me reposer cette fois. Physiquement, je suis bien, mentalement, je suis motivé pour faire de belles choses à Indian Wells et Miami".
Malin comme un singe, il fait l'impasse sur ce qui aurait pu être un week-end compliqué à gérer et, connaissant l'implication du joueur pour son pays, mentalement usant, quel que soit le résultat final.
C'est donc tranquille comme Baptiste qu'il laisse tomber son équipe, qui au passage atomise l'Inde 4-1, et s'envole pour le désert californien pour "tenter d'améliorer ses résultats à Indian Wells", dit-il.
Trois premiers tours du tournoi : Golubev, Gulbis et Troiki ont chacun droit à leur bulle. En quart, Gasquet réussit à faire disjoncter le Serbe, qui en fracasse sa raquette, sans pour autant perdre un set. En demie, il s'envoie Federer et en finale, Nadal.
20 victoires consécutives. La Coupe Davis, l'Open d'Australie, Dubaï, Indian Wells. Tu vas t'arrêter oui ! Comment je fais moi maintenant? De quoi j'ai l'air? Ce qui m'inquiète, c'est la suite, car "Djoko" a aussi dit qu'il voulait faire un bon tournoi à Miami.
Pour couronner le tout et m'enfoncer encore plus, il est aussi, et ce depuis minuit, le nouveau numéro 2 mondial. Il est passé devant "Rodge"! Vous imaginez le toupet du mec? Pourquoi pas finir l'année numéro 1 pendant qu'on y est?
Oh p-----, c'est vrai ça.