Loin de moi l’idée de voler au secours de Stanislas Wawrinka, même s’il doit en avoir plein le dos, le pauvre, de se faire bananer par Federer et de devoir ensuite systématiquement se justifier en répétant qu'il...
Loin de moi l’idée de voler au secours de Stanislas Wawrinka, même s’il doit en avoir plein le dos, le pauvre, de se faire bananer par Federer et de devoir ensuite systématiquement se justifier en répétant qu'il ne fait pas de complexe face au grand Rodge. Je ne vole pas à son secours, mais j’essaie quand même de comprendre pourquoi le sympathique Stan n'y arrive pas face à son compatriote.
Face à Fed, Wawrinka n'a gagné qu'une fois. On pourrait aussi dire : « Wawrinka a déjà battu Federer », ou encore « Wawrinka est capable de battre Federer ». Et pourtant, quelle que soit la manière dont on tourne la phrase, la statistique n’est pas très flatteuse, même si des brillants Soderling, Roddick et Davydenko n’explosent pas non plus le compteur de victoires face au boss(pas plus de 5 victoires en 50 matches).
Je pense que le problème n'est tout simplement pas envisagé du bon côte. Plutôt que de se demander ce que Stan « peut » ou « doit » faire pour trouver les solutions à son casse tête, essayons, pour une fois de se mettre dans la peau de Federer. Attardons-nous donc sur la façon dont le joueur qui a remporté 16 Grands Chelems aborde ses face-à-face avec Wawrinka, sans doute à tout jamais son premier dauphin en terre helvète.
Pour Federer, il y a ceux qu'il bat et qu'il battra toujours. L'idée de les rencontrer ne l'émeut pas plus que ça. Et il y a les cas isolés, pour lesquels, tout Federer qu'il est, il est dans l'obligation de parfaire sa préparation mentale. Je pense évidemment à Nadal, mais aussi à Murray et Djokovic.
Je suis intimement convaincu que Wawrinka fait partie de cette liste. Federer, avec son orgueil et sa mentalité de « joueur », ne peut simplement pas accepter l'idée d'une éventuelle défaite face à son concitoyen, ami et coéquipier. En plus, Wawrinka, on peut le dire sans blesser quiconque, n'est pas au niveau des trois jojos précédemment cités. Enfin, ajoutez un Federer abordant ses matches face à lui avec cette petite motivation supplémentaire qu'il n’accorde qu’à la crème de la crème et vous comprendrez pourquoi, pour toujours, il est condamné à ne pas trouver les clefs du coffre Federer.
Arrêtons donc de soupçonner, à tort, ce garçon de nourrir un complexe federerien et félicitons plutôt le roi Rodge de dominer quasi systématiquement un joueur du calibre de Wawrinka, qui rappelons le, a fait beaucoup plus que de couper des citrons quand la paire suisse a remporté l'or olympique.