Invincible, éternel, incroyable, stratosphérique, légendaire… Aucun superlatif n’est suffisant pour qualifier ce que vient d’accomplir Rafael Nadal ce dimanche à la Porte d’Auteuil. Le Majorquin à une nouvelle fois survolé les Internationaux de France de Roland-Garros, ne concédant que deux sets de toute la quinzaine.
Et pourtant, jusqu’au Internationaux de Rome, remportés face à Djokovic (6-0 4-6 6-1), El Toro semblait prenable sur sa surface favorite, tant il n’avait pas paru aussi fort qu’à l’accoutumée.
C’était sans compter sur la volonté de fer du champion, associée à une préparation bâtie pour une forme optimale à Roland-Garros, de briller dans son jardin parisien.
Monté en puissance au fil des tours, Rafa arrivait en finale le moral gonflé à bloc par une nouvelle démonstration face à son ennemi de toujours Roger Federer en demie (6-3 6-4 6-2). Même cas de figure pour Dominic Thiem, sorti vainqueur d’un duel épique en 5 sets et 2 jours face à Novak Djokovic (6-2 3-6 7-5 5-7 7-5).
À un détail près : la récupération. Contraint par la pluie à quatre jours de matchs non-stop, donc sans jour de repos avant l’échéance ultime, l’inconnue portait sur la capacité de l’Autrichien à régénérer son corps après tous les efforts fournis.
Stratosphérique
Le début de finale est extrêmement rassurant de ce côté-là. D’une intensité stratosphérique, les quatre premiers jeux sont un vrai combat de poids lourds. Qui tourne à l’avantage de Thiem, étincelant, quand celui parvient à breaker le 1er pour mener 3-2. Mais tiendra t-il la distance face à un Nadal déchaîné ?
La réponse arrive vite : El Toro débreake dans la foulée, puis parvient à mener 5-3 après 45 minutes de jeu et une contre-amortie d’anthologie. Pour boucler un mémorable 1er set 6-3.
Là, on pense Dominic Thiem dans l’impossibilité de remonter la pente. Que nenni ! Après un début de 2ème manche disputé sur un faux rythme, « Dominator » parvient à prendre le service de son adversaire pour empocher le set 7-5 ! C’est la 1ère fois qu’un joueur de moins de 30 ans réussit à gagner un set en finale de Grand Chelem. Exploit.
Finale relancée ?
Finale relancée ? C’était sans compter sur un Rafael Nadal qui en a encore sous la semelle. À coup de coups droits lasso et de revers croisés aux angles exceptionnels, El Toro remet la main sur cette finale, breake d’entrée et emballe le 3ème set 6-1.
Même scenario dans le 4ème set : Nadal mène vite 3-0. Thiem lache tout, tente l’impossible, résiste, mais pas suffisamment. C’est tout simplement trop dur. Le combat physique est inégal, le manque de repos joue forcément.
Un peu plus de 3h de jeu et l’inexorable arrive : 6-3 5-7 6-1 6-1, Nadal s’allonge par terre, ivre de bonheur, avant de soulever sa 12ème Coupe des Mousquetaires. C’est bien simple : tant que cet extra-terrestre sera là, il semble impossible à quiconque de lui dérober « son » trophée. Et Dominic Thiem, 1er outsider désigné, devra encore patienter…
Barty championne
Du côté des dames, la finale surprise a vu le 1er sacre en Grand Chelem de l’Australienne Ashleigh Barty, vainqueure de la jeune Tchèque Marketa Vandrousova après une finale sans saveur 6-1 6-3.