Tennis elbow : mieux vaut prévenir que guérir

24 avr. 2019 à 10:00:00

Touchant de nombreux joueurs, le tennis elbow (ou maladie du tennisman) peut devenir chronique et difficile à soigner. Pour éviter d'en souffrir il existe plusieurs précautions réellement efficaces, qui n'ont rien de remèdes de grand-mère.

Épicondylite. Jeté ainsi en pâture à vos yeux, ce mot ne vous évoque sans doute pas grand-chose. Et, mis à part aider à perdre un peu de bidoche pour retrouver une condition physique optimale en vous forçant à réduire votre consommation de bière, il ne présente aucun avantage. L'"épicondylite", c'est le terme scientifique du "tennis elbow". La "fameuse" tendinite de la face externe du coude qui peut naître, entre autres, en tapant dans la balle. Puis se manifester au quotidien lorsqu'on manipule une télécommande, qu'on fait sauter la capsule d'une bouteille ou "pschitter" une cannette.

Plus que la pratique à outrance, la répétition d'un coup, c'est celle d'un geste mal effectué, et/ou avec un matériel non adapté, qui entraîne cette douleur. "Le joueur de tennis professionnel est très peu atteint (par le tennis elbow), alors que lui est en surutilisation", explique Jean-Christophe Miniot, médecin du sport, au cours d'une diffusion de l'émission Allô, docteurs ! proposée par France 5. "C'est plutôt une mauvaise utilisation qui en est la cause." En d'autres termes, une mauvaise technique. Notamment "en revers", comme souligné par le trublion Michel Cymes lors d'une de ses chroniques Ça va beaucoup mieux sur RTL.

En cas de joueur trop acharné, que la passion pousse à persister malgré la souffrance, la pathologie s'aggrave. Au point de pouvoir conduire à l'arrêt définitif du tennis. Seul un repos prolongé combiné à plusieurs méthodes plus ou moins performantes (kinésithérapie, ondes de choc radiales, mésothérapie, infiltrations...) dès les premiers symptomes la soigne efficacement. Mais, comme on dit, "il vaut mieux prévenir que guérir". Pour ce faire, il faut travailler sa gestuelle. En prenant des cours ou, à défaut, en décortiquant celle des as de la raquette. Pour tenter de les imiter, grâce aux nombreuses vidéos slow motion qui foisonnent sur YouTube.

Trop souvent négligée par le "joueur du dimanche", tel le petit dernier d'une famille de 8 enfants, la préparation du corps à l'effort est primordiale pour prévenir la maladie du tennisman. "On ne fait surtout pas l'impasse sur l'échauffement", rappelle vivement Charline Tanguy, ostéopathe enseignante à l'ESO Paris, lors d'une interview accordée à Santé Magazine. "On pense souvent à échauffer les jambes avant de jouer au tennis, mais on ne pense pas assez au bras : faire des rotations au niveau des épaules et du poignet (auquel est lié le muscle dont le tendon de l'extrémité opposée vient s'insérer dans le coude) Comptez 5 à 10 secondes à chaque fois."

L'équipement, aussi, a son importance. "Ni trop lourde, ni trop légère, la raquette doit être adaptée à l'âge, au poids, au niveau de jeu et sa fréquence", poursuit celle qui est spécialisée dans la préparation des sportifs de haut niveau. "C'est la raquette qui absorbe les vibrations. Si elle est défaillante, le risque de tendinite augmente." Un outil très léger - moins de 280 g - avec le poids en tête est un véritable engin de torture sorti tout droit de l'enfer pour les personnes sujettes au tennis elbow. Au début des années 2000, les bonnes vieilles Wilson Hyper Hammer 5.3 et 6.3 ont mis feu à plus d'un coude.

Les virtuoses du dimanche aux bras sensibles doivent également bien choisir les cordes de leurs instruments. Plus rigides, les cordages monofilaments vibrent davantage et favorisent le tennis elbow. Privilégiez les multifilaments, plus souples. Plus "confortables". Ou, si vos bourses vous le permettent, le boyau naturel. Quant à la tension, elle n'est pas sans influence. Trop élevée - au-delà de 25 kg - ou trop basse - en dessous de 16 kg -, elle peut servir de terrain fertile pour la blessure. Le manche doit être choisi avec soin. D'une épaisseur en harmonie avec la main, équipé d'un grip en bon état de façon à avoir une prise idéale.

Si malgré toutes ces précautions la douleur envahit votre coude, les "bracelets tennis elbow", à fixer en haut de l'avant-bras, peuvent permettre de continuer à taquiner la feutrine. À condition que l'état de la blessure ne soit pas trop avancé. Même le célèbre "Doc Montalvan", médecin de l'équipe de France de Coupe Davis, n'a pas trouvé mieux pour soulager Arnaud Clément pendant ses dernières années sur le circuit. Enfin, pour les plus nerveux : contacter Pepe Imaz.

Désormais orphelin de Novak Djokovic, il pourrait avoir le temps de vous enseigner l'art de son célèbre "Amor y Paz". Histoire que vous ce cédiez plus à l'envie d'exploser vos raquettes. Car, là, au moment du fracas du cadre contre le sol, le coude "prend cher" comme disent les jeunes. Très cher. Presque autant que certains kinés, ostéos ou acupuncteurs pour tenter de vous débarrasser d'un tennis elbow.

Arnaud Clément et son "bracelet tennis elbow"

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