Un mois sans tennis c’est peu, mais déjà trop pour vous. Bonne nouvelle, la saison 2013 a déjà démarré et s’annonce palpitante. On a d’ailleurs trouvé sept bonnes raisons de la suivre de très près lors de ces onze prochains mois. Balle neuves donc.
Parce que la résistance au Big Four va s’organiser
Djokovic, Nadal, Federer, Murray. Depuis 2008, le tennis masculin est régenté par cette bande des quatre, une bande pas vraiment portée sur le partage des titres et des honneurs. Si personne ne se plaint du spectacle offert par le «Big Four», on n’est pas contre un peu de diversité. Et si c’était pour 2013 ? Il y a quelques raisons de croire à l’émergence d’un nouvel ordre mondial entre un Del Portro enfin en paix avec son corps, un Ferrer toujours plus pugnace et pénible à jouer, un Berdych à maturité, un Gasquet convaincu qu’il n’a rien à envier aux autres, et pourquoi pas un Dolgopolov moins lunatique et un Janowicz pas redescendu de son nuage parisien. Soyons fous ! Et si en 2013 on voyait pour la première fois depuis 2005 une finale de Grand Chelem (Safin – Hewitt en 2005 à Melbourne) sans l’un des quatre cadors du circuit ? Chiche.
Parce que Rafael Nadal ne gagnera peut-être pas Roland-Garros
Roland-Garros est un tournoi organisé à Paris au printemps, sur terre battue et à la fin c’est toujours Rafael Nadal qui tombe à la renverse, après avoir marqué le dernier point de la quinzaine. En dehors de l’ouragan Söderling en 2009, personne n’est venu contester la domination de l’Espagnol Porte d’Auteuil. Rebelote en 2013 pour la passe de huit ? Pas sûr. Depuis le dernier Wimbledon, «Rafa» ne quitte plus son infirmerie de Manacor. Si on peut lui faire confiance pour revenir au top, un certain Novak Djokovic a coché le rendez-vous parisien sur son agenda 2013. Le Serbe n’est pas passé loin en 2012 de séduire le seul Majeur qui lui résiste encore. En juin prochain, il pourrait bien enfin arriver à ses fins.
Parce qu’Andy Murray va gagner Wimbledon
Oui, Andy Murray a gagné Wimbledon d’une certaine façon. Mais là, on parle du «vrai » Wimbledon, celui qui se joue en blanc et où on ne monte pas sur un podium à la fin. Celui-là se refuse toujours à un Britannique depuis Fred Perry en 1936. Un nom dont on rabat les oreilles à Murray depuis ses 18 ans. Sauf que désormais, Andy a changé de dimension. Depuis l’US Open, il s’est débarrassé de l’étiquette de «meilleur joueur du monde sans titre du Grand Chelem». Aux yeux de toute la Grande-Bretagne, il n’est plus cet Ecossais ronchon qu’on doit supporter par défaut. Andy est aimé et il a déjà prouvé qu’il pouvait triompher sur le gazon londonien. Il ne reste plus qu’à le faire en juillet prochain.
Parce que ce sera peut-être la dernière grande saison de Roger Federer
Quand on lui parle déclin, Roger Federer répond par l’humour : « Tout le monde doit s'en aller un jour. Mais je n'ai pas 89 ans encore. » Le Suisse n’en a que 31 et les porte plutôt bien. Mais Federer reste humain et risque un jour de passer de l’autre côté de la montagne. Peut-être pas en 2013. Comme l’an passé, le Bâlois s’est concocté un programme allégé, histoire de répondre présent lors des grands rendez-vous. Sauf blessure (même si Roger Federer ne se blesse presque jamais), il devrait encore régaler les yeux lors des prochains mois et dégoûter quelques adversaires. Après, il pourra toujours amorcer – peut-être – un inéducable déclin. Le plus tard possible, on est bien d’accord.
Parce que Richard Gasquet va finir dans le Top 5
Richard Gasquet est un drôle de cas. Voilà un garçon qui squatte parmi les dix meilleurs joueurs de la planète et passe pour un espoir déçu. Voire un «loser», surtout dans son propre pays. La France a attendu beaucoup de son Mozart et ne lui pardonne pas grand-chose. Et si tout changeait en 2013 ? Vainqueur à Doha début janvier, Gasquet veut franchir un cap cette saison. Il n’hésite pas à parler de Top 5. Présomptueux ? Peut-être pas. A 26 ans, le Français semble s’être construit un physique et commence à oublier ses complexes face aux meilleurs. Il reste juste à allumer l’étincelle.
Parce que Serena Williams peut réaliser le Grand-Chelem
En 1988, Serena Williams avait sept ans et déjà une raquette dans les mains (merci papa). En 1988, une certaine Steffi Graf réalisait le dernier Grand Chelem du tennis féminin (avec les JO en bonus). Vingt-cinq après, l’Américaine pourrait bien marcher sur les traces de Madame Agassi. Depuis le dernier Wimbledon, la petite sœur de Vénus évolue sur une autre planète. Conseillée par Patrick Mouratoglou, l’Américaine semble décidée à régner sur le circuit WTA, et pas seulement par intermittences comme par le passé. A bientôt 32 ans, Serena Williams n’a jamais paru aussi forte.
Parce qu’elles sont quelques-unes à ne pas le vouloir
Heureusement pour le suspens, elles sont quelques-unes à ne pas l’entendre de cette oreille. On l’oublierait presque, mais Serena Williams ne pointe jamais qu’au troisième rang du classement WTA. Devant elle, les «blondes » Victoria Azarenka et Maria Sharapova ne comptent pas faire de la figuration. La Polonaise Agnieszka Radwanska peut aussi faire parler d’elle – et pas seulement les petits tournois – avec son tennis tout en variation. Sans oublier la colonie allemande emmenée par Angélique Kerber et la revenante Andrea Petkovic. Bref, il y a du monde pour empêcher le one woman-show de Serena.
Par Alexandre Pedro