Top 10 : les fiascos du premier tour de Roland-Garros

30 mai 2017 à 14:18:00

Dimanche, Roland-Garros a connu une première historique : la tête de série n°1, Angelique Kerber, a disparu d’entrée en s’inclinant face à la Russe Makarova. Retour sur les dix plantages les plus magistraux à l’entame des Internationaux

Dimanche, Roland-Garros a connu une première historique : la tête de série n°1, Angelique Kerber, a disparu d’entrée en s’inclinant face à la Russe Makarova.  Retour sur les dix plantages les plus magistraux à l’entame des Internationaux de France.

 

1975 : Manuel Orantes battu par Antonio Zugarelli

 

Manuel Orantes est un homme d’années paires, en tout cas s’agissant de ses performances à Roland-Garros. Demi-finaliste du tournoi en 1972, quart de finaliste en 1976 et 1978, mais surtout finaliste en 1974 pour la première victoire à Paris d’un certain Bjorn Borg, l’Espagnol était l’un des favoris de l’édition 1975. Cette année-là, il se présente Porte d’Auteuil comme tête de série numéro 2. Au premier tour se dresse face à lui le modeste Antonio Zugarelli, un joueur qu’il avait battu sans difficulté un an auparavant. Sauf que l’’Italien sort le match de sa carrière et l’emporte sèchement 6/3 6/0. Dans la foulée de cette éclatante victoire, Zugarelli passe deux tours de plus, pour finalement s’incliner face à l’Américain Eddie Dibbs en 8e de finale. Orantes, lui, essuiera l’affront quelques mois plus tard en remportant cette même année 1975 l’US Open, le seul Grand Chelem de sa carrière.

 

1990 : Stefan Edberg battu Sergi Bruguera

 

En 1990, Sergi Bruguera n’est qu’un modeste espoir du tennis qui vient de remporter son premier titre à Estoril peu de temps auparavant. 46e joueurs mondial, il n’est alors considéré que comme un faire-valoir d’Edberg, la tête de série n°1, finaliste à Roland-Garros en 1989 (et une fameuse défaite face à Michael Chang). Mais gêné par des ampoules au pied, il se fait surprendre d’entrée sur un score sans appel : 6/4 6/2 6/1 en faveur de Bruguera, futur double vainqueur à Paris en 93 et 94. Dans la foulée, sur le même court central, c’est la tête de série n°2 qui est, elle aussi, mise au tapis : Boris Becker est dominé par les aces d’un gamin de 18 ans nommé Goran Ivanisevic. De quoi laisser le champ libre aux têtes de série n°3 et 4, Andre Agassi et Andrés Gomez, respectivement finaliste et vainqueur Porte d’Auteuil en cette édition 1990.

 

1994 : Martina Navratilova battue par Miriam Oremans

 

En 1994, Martina Navratilova est au crépuscule de sa carrière. Elle fait un retour à Roland-Garros après six ans d’absence et pas grand monde ne la place en favorite du tournoi. Il n’empêche que la voir s’incliner dès le premier match face à l’inconnue Miriam Oremans est une énorme surprise. C’est même la première fois que Navratilova ne passe pas au moins un tour en Grand Chelem depuis l’US Open en 1976 ! La naturalisée américaine s’incline 4/6 4/6, en brise sa raquette de colère et boude Nelson Monfort pour regagner piteusement les vestiaires. En championne, elle réussira un dernier coup d’éclat dans son interminable carrière en allant jusqu’en finale de Wimbledon quelques semaines plus tard. Oremans, elle, offrira aux Pays-Bas la médaille d’argent en double au JO de Sydney six ans plus tard, l’autre climax de sa carrière.

 

1995 : Pete Sampras battu par Gilbert Schaller

 

Lorsqu’il aborde les Internationaux de France en 1995, Sampras est déjà une star du tennis, vainqueur de cinq tournois du Grand Chelem et qui en remportera neuf autres par la suite. Jamais il ne gagnera à Roland-Garros néanmoins, un lieu maudit pour lui. « Mon vœu le plus cher est de gagner Roland-Garros », déclare-t-il pourtant à la veille d’affronter Gilbert Schaller au premier tour. Un match piège, face à ce besogneux marathonien de la terre battue qui remporte un duel épique en cinq sets : 7/6 4/6 6/7 6/2 6/4. Le public parisien perd avec Sampras la tête de série numéro 2 d’une édition qui sera finalement dominée par Thomas Muster.

 

 

2000 : Lindsay Davenport battue par Dominique van Roost

 

Après l’US Open en 1998, Wimbledon en 1999, l’Open d’Australie en 2000… Roland-Garros, toujours en 2000 ? Davenport croit dur comme fer qu’il s’agit enfin de son année pour briller en France. Sauf que se présente d’entrée face à la numéro 2 mondiale une Dominique van Roost transcendée qui, le jour de ses 27 ans, réalise l’une des plus belles performances de sa carrière (une carrière qu’elle achèvera à la fin de cette saison 2000). Au bout de 2h18 de jeu, la Belge vient à bout de l’Américaine, gênée par une blessure aux lombaires, 6/7 6/4 6/3. Jamais plus Davenport ne remportera un Grand Chelem, ni à Paris ni ailleurs.

 

2003 : Roger Federer battu par Luis Horna

 

« Je ne sais pas combien de temps il va me falloir pour digérer cette défaite. Un jour, une semaine, une année, ou peut-être toute ma carrière. » Ce n’est rien de dire que la déception est immense pour Roger Federer, qui n’est alors qu’un grand espoir du tennis sans tournoi du Grand Chelem à son palmarès. Espoir mais déjà tête de série numéro 5 qui avait à cœur d’effacer le revers du premier tour subi à Paris un an auparavant face à Hicham Arazi. Las, le même scénario se reproduit, cette fois face à Luis Horna. Le Péruvien l’emporte 7/6 6/2 7/6 pour ce qui reste, à ce jour, la dernière défaite de Federer lors d’un premier tour d’un tournoi du Grand Chelem. Quelques semaines plus tard, il remporte à Wimbledon son premier trophée majeur. Le début d’un règne à nul autre pareil.

 

 

2004 : Andre Agassi battu par Jérôme Haehnel

 

Collier de surfeur et cheveux blonds, Jérôme Haehnel déboule sur le central en parfait inconnu. Le Français, issu des qualifications, n’est que le 271e joueur mondial et a pour adversaire le charismatique Andre Agassi, tête de série numéro 6, vainqueur du tournoi cinq ans auparavant et qui restait sur trois quarts de finale à Roland Garros lors des précédentes éditions. L’Américain apparait néanmoins diminué physiquement et le petit gars Haehnel, témoin de mariage de Jérôme Benneteau, va en profiter à plein, remportant la plus belle victoire de sa carrière 6/4 7/6 6/3 (avant de s’incliner au tour suivant face au compatriote Mickaël Llodra). « Deux semaines avant j'avais perdu dans un Future contre un qualifié qui n'avait pas de classement ! Je jouais vraiment pas terrible. Je suis arrivé à Roland pas super confiant », expliquera-t-il quelques années plus tard.

 

2005 : Anastasia Myskina battue par Maria Sanchez Lorenzo

 

De l’inédit ! Jamais une tenante du titre ne s’était inclinée d’entrée à Roland-Garros l’année suivante. C’est la mésaventure qui est arrivée à Anastasia Myskina qui, douze mois après son triomphe de 2004 en finale face à sa compatriote Elena Dementieva, se fait piteusement écarter du tableau féminin par l’anonyme Maria Sanchez Lorenzo (dont c’est la seule victoire en carrière face à une joueuse du top 10). Le score ? 6/4 4/6 6/0 en faveur de l’Espagnole, face à une Russe perturbée par des soucis familiaux, qui ne remportera plus jamais un autre tournoi du Grand Chelem après cela.

 

2011 : Tomas Berdych battu par Stéphane Robert

 

« Le public était survolté, il m'a porté. Je jouais vraiment super bien, j'ai tout fait, j'ai sauvé une balle de match, j'ai été très solide, c'est incroyable, extraordinaire. » L’histoire est effectivement très belle pour Stéphane Robert, 140e joueur mondial, issu des qualifications, mené deux sets à zéro, qui sauve une balle de match dans le cinquième pour finalement l’emporter 3/6 3/6 6/2 6/2 9/7 face à Tomas Berdych au cours d’un match marathon (qu’il paie au tour suivant en se faisant écrabouiller 6/2 6/1 6/0 par Fabio Fognini au tour suivant). Trop sûr de lui, le finaliste de Wimbledon en 2010, alors classé 6e joueur mondial, se fait avoir et repart par la petite porte d’Auteuil.

 

 

2014 : Li Na battue par Kristina Mladenovic

 

Drôle de premier tour que celui de l’édition 2014 de Roland Garros, qui voit successivement tomber les vainqueurs de l’Open d’Australie en début de saison : Stan Wawrinka tout d’abord, éliminé d’entrée par Guillermo Garcia Lopez, et Li Na ensuite, sortie par Kristina Mladenovic. Numéro 2 mondiale, la Chinoise était pourtant l’une des favorites de ces Internationaux de France qu’elle avait remportés trois ans auparavant. C’était sans compter sa maladresse du jour (37 fautes directes) et la fougue de « Kiki » devant un public acquis à sa cause. Après 2h02 de jeu, la 103e joueuse mondiale, remporte 7/5 3/6 6/1 une victoire de prestige. Une partie qu’elle conclura au bord des larmes, alors que son début de saison était difficile et qu’elle se présentait Porte d’Auteuil sans référence ni confiance.

 

 

Par Régis Delanöe

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