Vainqueur pour la troisième fois d’affilée de l’ATP de Quito, Víctor Estrella Burgos ne compte que ce titre à son palmarès. Si ce genre de CV reste exceptionnel dans le tennis, d’autres joueurs présents et passés comptent eux aussi sur un tournoi en particulier pour remplir leur armoire à trophées.
Nicolas Mahut
On ne va pas se mentir : Mahut est avant tout un joueur de double. Avec seize titres à son actif dans cette catégorie (dont deux Grands Chelems), le Français préfère évoluer en équipe. Reste qu’à 35 ans, celui qui a remporté douze Challengers et quatre Futures s’est quand même offert quatre coupes sur le circuit ATP… dont trois au même endroit. Hormis le tournoi de Newport qu’il a décroché en 2013 moins d’un mois après le premier titre de sa carrière (et dont il est également finaliste en 2007), l’Angevin a chopé la première place du tournoi de Bois-le-Duc (Pays-Bas, gazon) à trois reprises lors des quatre dernières éditions. Un record pour cet ATP 250, partagé avec Patrick Rafter. Et attention, le monsieur a su écarter des jolis noms en finale : Stanislas Wawrinka en 2013 (année où il s’inscrit à la dernière minute, passe les qualifications et ne perd aucun set dans le tableau principal), David Goffin en 2015, Gilles Müller en 2016. Seule anomalie : Nicolas n’y a jamais gagné en double (une finale en 2015). Rendez-vous en juin prochain.
Pablo Andújar
Et si le tournoi de Casablanca n’avait jamais existé ? Bah le palmarès d’Andújar serait sans doute aussi vide qu’une plage en hiver. Joueur le plus titré de l’épreuve (avec Guillermo Pérez Roldán), l’Espagnol a levé deux coupes sur la terre battue marocaine. D’abord en 2011, où il bat facilement Potito Starace en finale (6-1, 6-2). Puis l’année suivante, durant laquelle Albert Ramos-Viñolas subit sa loi (6-1, 7-5). Sinon ? Un autre ATP 250 arraché à Gstaad en 2014, mais surtout quatre finales perdues depuis 2010. Autant dire que les 398 250 euros promis au gagnant de Casablanca n’ont pas été de refus.
Viktor Troicki
On peut avoir été classé quatrième mondial et posséder un curriculum vitæ maigre comme Averell Dalton. C’est le cas pour Troicki, qui compte seulement trois titres ATP 250 dans sa valise (tous sur dur). Le premier, glané à Moscou en 2010, n’est sûrement pas le plus important, malgré le million d’euros de gain. Les suivants, tous deux obtenus à Sydney, ont eux une saveur bien particulière. Car ils arrivent à un moment clé. En janvier 2015, le Serbe vient en effet de purger ses douze mois de suspension pour dopage et veut montrer à tout le monde qu’il vaut bien plus que l’étiquette de tricheur. Il sort alors des qualifications en Australie et bat coup sur coup Martin Kližan, Pablo Andújar, Simone Bolelli, Gilles Müller et Mikhail Kukushkin, autre qualifié (il s’agit d’ailleurs de la toute première fois, sur le circuit ATP, que deux joueurs provenant des qualifs se rencontrent en finale). Un an après, voilà Viktor de nouveau gagnant sur ce tournoi, vainqueur difficile de Grigor Dimitrov (2-6, 6-1, 7-6). Un moindre mal pour l’homme qui a perdu six finales depuis 2006.
Thomaz Bellucci
Un Brésilien qui brille en Suisse. Voilà comment on pourrait décrire sa carrière si on devait la résumer en six petits mots. Adepte de la terre battue, Thomaz possède quatre titres ATP 250 à son arc : un à Santiago (2010), un à Genève (2015), et deux autres à Gstaad (2009 et 2012). À 29 ans, le bonhomme a le temps de bouleverser ses statistiques, mais en l’état actuel des choses, le constat est là : Belluci adore le pays de Roger Federer. C’est là-bas qu’il lance véritablement sa série de victoires en balayant notamment Wawrinka au deuxième tour de Gstaad 2009. Là-bas qu’il confirme en partie son potentiel à Gstaad 2012 en sortant tour à tour Dimitrov, Feliciano López, Mikhail Youzhny, Blaž Kav?i? et Janko Tipsarevi?. Là-bas qu’il revient dans le game après un mutisme de plus de trois ans en croquant Genève 2015. Et Bâle, c’est pour quand ?
Bernard Tomic
Certes, il n’a que 24 ans. Mais l’enfant terrible a déjà son tournoi fétiche : l’ATP 250 de Bogota. Certes, il aspire à mieux. Beaucoup mieux. Mais le double vainqueur de Grand Chelem junior ne doit pas oublier qu’il n’a gagné que trois titres ATP 250 pour le moment. Le premier à Sydney en 2013 (un endroit où il perdra en finale un an plus tard). Quoi de plus logique pour un Australien ? Les autres sont un peu plus mystérieux. Le jeune tennisman a en effet obtenu deux trophées en Colombie : en 2014, il profite d’une invitation pour se hisser sur la dernière marche et se payer Ivo Karlovi? en trois sets et deux tie-break gagnants, s’il vous plait (7-6, 3-6, 7-6). Bis repetita lors de l’édition suivante, qui lui donne un parcours bien moins compliqué et une finale maitrisée face à Adrien Mannarino (6-1, 3-6, 6-2). Malheureusement pour Tomic, la version Bogota 2016 ne verra pas le jour, le tournoi est définitivement supprimé. De quoi rendre Bernard encore plus colérique.
Robin Haase
Vous ne connaissez pas le tournoi de Kitzbühel ? Il s'agit d'un ATP 250 organisé en Autriche et qui plait beaucoup à Haase. Le Hollandais s'y est ainsi emparé de la coupe deux années de suite. En 2011, contre Albert Montañés (6-4, 4-6, 6-1) après avoir écarté Starace, Feliciano López, Andreas Seppi et João Souza. Et en 2012, face à Philipp Kohlschreiber (6-7, 6-3, 6-2). Ses deux seuls trophées en simple. Heureusement pour lui, il en a gagnés deux autres en double, à Marseille et Gstaad. Un peu plus connu, donc.
Kelly Jones
Onze ans de carrière, et zéro titre. Enfin, seulement si on zappe ses compétitions en double (huit titres, et dix finales perdues) et si on oublie le tournoi de Singapour, qui n'a ouvert ses portes pour les hommes que durant huit années. Jones s'est offert le luxe de remporter les deux premières éditions (1989 et 1990). Marcelo Ríos est le seul joueur à l'avoir égalé, gagnant les deux dernières épreuves (1998 et 1999).
Bryan Shelton
Meilleur classement en simple : 55e. Meilleur classement en double : 52e. Nombre de titres en simple : deux. Nombre de titres en double : deux. Nombre de finale perdue en simple : une. Nombre de finale perdue en double (sans compter le mixte) : une. Finalement, la seule différence entre la carrière individuelle et la carrière en équipe de Shelton est une histoire de lieu. S'il a crié victoire au Mexique et en Australie lorsqu'il était accompagné, il n'a pas bougé de son pays de naissance, les Etats-Unis, pour se faire plaisir en solo. Il a en effet gagné deux fois le tournoi de Newport en deux ans (1991 et 1992). Histoire de faire honneur à son public.