Comme Ekaterina Bychkova, ces joueurs ou joueuses se sont permis de balancer publiquement avis et informations potentiellement confidentielles, alors que rien ne les y obligeait. Et ils auraient sûrement mieux fait de se taire.
Sergiy Stakhovsky et les femmes
L’Ukrainien n’a jamais caché sa langue dans sa poche. Engagé politiquement et pas très fan de Vladimir Poutine, Stakhovsky a l’habitude de balancer ce qu’il pense sans trop réfléchir. C’est ainsi qu’en 2015, l’homme se laisse aller à une comparaison curieuse entre le tennis féminin, où la moitié des joueuses seraient homosexuelles, et masculin, où tout le monde serait hétéro. « Parmi cent mecs, si quelqu'un est différent ça se voit tout de suite, non ?, déclare-t-il maladroitement. Dans un vestiaire où la moitié des gars marchent nus sous leurs serviettes, ça se verrait. On passe beaucoup de temps ensemble dans les vestiaires et ça se ressent quand même si quelqu’un l’est ou pas. Et pour la WTA, je sais bien comment ça se passe. Mais bon, ça ne veut pas dire qu’on traiterait mal un joueur homosexuel mais ça ne sert à rien d’en parler parce que s’il y en avait, on l’aurait remarqué. » Une analyse pas si surprenante vu son auteur.
Ernests Gulbis et ses sœurs
Qu’il soit de bonne humeur ou non, le Letton donne toujours du grain à moudre aux journalistes. En 2013, Gulbis trouve par exemple que « le tennis manque cruellement de caractères. Je respecte Roger, Rafa, Novak et Murray mais pour moi, ce sont tous les quatre des joueurs ennuyeux. Honnêtement, ils sont chiants ». Alors, quand il lâche son avis un brun machiste au sujet de l’avenir de ses frangines, personne ne s’étonne. « J’espère qu’elles ne feront pas de carrière dans le tennis, car pour une femme, c’est vraiment difficile. Je ne voudrais pas qu’une de mes sœurs devienne joueuse pro. C’est un choix difficile (…) Je pense que les femmes doivent profiter de la vie. Elles ne peuvent pas avoir de famille, d’enfants. Quand auront-elles un enfant ? A 27 ans ? Ce n’est pas sérieux. » Et claquer sa prime gagnée à Roland-Garros au casino, c’est sérieux, ça ?
Nick Kyrgios et l’adultère
Nonchalant, agaçant, provoquant… Les adjectifs pour qualifier Kyrgios ne manquent pas. Avec lui, rien ne se passe jamais normalement. En 2015, alors qu’il dispute un match tendu face à Stan Wawrinka, l’Australien craque en pleine partie et évoque la trahison amoureuse subie par son adversaire. « Il devenait insolent avec moi, j'ai juste dit ça dans le feu de l'action. Je sais pas », se justifie-t-il en guise d’excuses, après que les deux joueurs se soient expliqués dans les vestiaires. Un dérapage de plus pour Nick, qui avait également pris la défense de Bernard Tomic face à Patrick Rafter en juillet de la même année. « Ce mec va-t-il s'arrêter un jour ? », avait-il tweeté à l’encontre du capitaine de l’équipe d’Australie, à qui il reprochait d’avoir exclu son camarade en quart de finale de Coupe Davis par BNP Paribas contre le Kazakhstan.
Ivan Lendl et Agassi
Oui, Ivan Lendl était sûrement mal-aimé en raison de son attitude très, très peu expressive. Détesté des supporters comme des joueurs adverses, le Tchécoslovaque prenait un temps fou pour engager et servir. Mais l'ancien numéro un mondial devait également sa mauvaise réputation à ses coups de gueule et ses paroles pas très agréables. Déjà connu pour avoir envoyé son concurrent Brad Gilbert au tapis - « Même s’il faisait 45 degrés et que j’étais sur mon lit de mort, tu n’arriverais pas à me battre » -, Lendl s'en prend gratuitement à Andre Agassi en 1983. « Je suis triste à chaque fois que quelqu’un me dit qu’il apprécie Agassi. Ce gamin croit être un rebelle parce qu’il a une boucle d’oreille, des cheveux longs et une barbe de trois jours », balance-t-il comme ça, sans prévenir. La presse américaine le surnommera « l’homme qui vide les stades plus vite qu’une alerte à la bombe » et Michael Chang le ridiculisera avec son service à la cuillère. Pas volé.
Marc Rosset et les Français
« Il m’est arrivé plusieurs fois de découvrir que des gars que je n’avais vus nulle part – alors que je suis quand même assez bien le tennis – étaient vingtième mondial. Le problème, c’est qu’en passant trois tours à chaque Grand Chelem, ils ont déjà 360 points ATP. Un jeune qui dispute les Challengers, il doit gagner combien de matchs pour y arriver ? Roger Federer a joué sept tournois en 2016 et il est 17e mondial (…) ce n’est pas normal. » Comme l’illustrent ces propos, Rosset aime dire ce qu’il pense et les reproches ne sont jamais bien loin. Parmi ses cibles préférées se trouvent les Français, adversaires de la Suisse lors de la finale de coupe Davis par BNP Paribas 2014. « C'est dans la mentalité française, commence-t-il pour critiquer la préparation tricolore. Toute l'année, ils mangent, s'entraînent, vivent ensemble. Ils peuvent aller au bout du monde en vacances, dans un hôtel Sofitel, avec du beurre Président et L'Équipe. Ils emmènent la France à l'étranger. Autrement, ils ne sont pas en vacances ! » Vive le french bashing.