Le BNP Paribas Masters en 10 moments uniques

30 oct. 2012 à 16:33:18

Le BNP Paribas Masters en 10 moments uniques
Des avions en papier qui traversent le court, des hurlements pendant les points, des insultes qui jaillissent de nulle part, des Français sifflés chez eux, des tribunes plongées dans l’obscurité… Depuis 1986, année...

Des avions en papier qui traversent le court, des hurlements pendant les points, des insultes qui jaillissent de nulle part, des Français sifflés chez eux, des tribunes plongées dans l’obscurité… Depuis 1986, année où Bercy accueille le dernier grand tournoi de tennis de l’année, le court du BNP Paribas Masters prend des airs de jeux du cirque. Magie des lieux, ici, à tout moment, l’histoire peut bégayer. Une ambiance qu’on ne trouve dans aucun autre tournoi. La preuve par dix.

 

1/ Un deuxième tour très show

2è tour, 1987. Yannick Noah bat Mansour Bahrami 7/6 6/4 Ce n’est pas une exhibition, mais bien un deuxième tour que sont en train de disputer les deux showmen Yannick Noah et Mansour Bahrami. Et pourtant… Le moustachu d’origine iranienne, connu aujourd’hui un peu partout dans le monde pour ses exhibitions délirantes, s’est fait connaitre du grand public grâce à ce match savoureux, où seul le plaisir du public était en jeu. Mieux qu’au cirque : on le voit notamment servir à la cuillère côté revers avant de cueillir Noah d’un passing gagnant.    

2/ Leconte hué par des milliers des spectateurs

1er tour, 1988. John McEnroe bat Henri Leconte 7/5 6/1 « Je rappelle à certaines personnes qu’il s’agit d’une partie de tennis, merci. » Dès le troisième point du match, l’arbitre de chaise Bruno Rebeuh doit faire le gendarme. A la fin de cette année 1988 qui fut quelque peu délicate en matière de communication pour Henri Leconte (entre autres, un discours jugé raté après sa finale à Roland-Garros, hésitation à se rendre aux Jeux Olympiques de Séoul etc.), le Français est sifflé à mort et insulté par le public parisien, son public. Dans les tribunes, il est interdit de supporter Riton. Le moindre « Allez Henri ! » est aussitôt balayé d’un « Ta gueule ! ». Ambiance.   Le point de départ de la brouille entre Henri Leconte et le public français : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=0uWHM-Oi4eU&feature=related[/youtube]    

3/ Une toux qui irrite

Demi-finale, 1989. Boris Becker bat John McEnroe 7/6 3/6 6/3 McEnroe n’en peut plus. L’Américain ne supporte plus la manie du  récent vainqueur de Wimbledon et de l’US Open : toussoter lors des jeux décisifs. « Avant le match, j’avais décidé moi aussi de tousser dès qu’il tousserait. Curieusement, il toussait toujours sur les balles de break. » En plein milieu du match, un dialogue entre ces deux magnifiques têtes de lard s’instaure. Mythique : « John, déconne pas, j’ai pris froid ! ». « Ça fait quatre ans que t’as pris froid ! »   Extraits du match : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Ppl5dAYp_uU[/youtube]    

4/ Deux voyous dans la nuit

2è tour, 1991. Goran Ivanisevic bat John McEnroe 6/4 6/4   McEnroe, le vieux brigand sur le départ, 32 ans, et Ivanisevic, un petit nouveau au sang chaud, 21 ans, font un gros coup ensemble. Du tennis, il n’y en a point eu ce soir-là. Ou très peu. Les deux hommes ont passé deux sets - main dans la main - à conspuer le corps arbitral, devant un public béant de plaisir. Insultes, regards noirs, et même une « fusillade » : Ivanisevic fait semblant de tirer sur les arbitres avec son manche de raquette… A la toute fin de la rencontre, alors que McEnroe vient de se voir infliger un point de pénalité, Goran Ivanisevic le laisse faire un ace pour réparer le préjudice. Comme un subtil signal de tendresse dans la nuit parisienne.    

5/ Santoro sorti par… un chanteur

2è tour, 1991. Yannick Noah bat Fabrice Santoro 7/5 6/3 Octobre 1991. Yannick Noah est mieux classé au hit-parade avec son premier tube Saga Africa qu’au classement ATP. Il est capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis par BNP Paribas, qui s’apprête à jouer la finale contre les Etats-Unis, et n’a plus aucune ambition en tant que joueur de tennis. Semi-retraité, il ne s’inscrit à Bercy que pour la forme. Le tirage au sort lui offre au premier tour un jeune Français qui monte et rêve justement d’être sélectionné pour cette finale. Pétrifié par l’ambiance électrique de la salle, Santoro perd tous ses moyens... et le match : « Tout Bercy est derrière Yannick, ce qui est normal finalement. Et là je me prends un tsunami en pleine gueule. » A en croire son autobiographie, Santoro aurait été pris de vomissements quelques jours plus tard en apprenant…sa non-sélection. Le début du match ici : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8YuL68Dtgaw[/youtube]

6/ Le déluge croate

Finale, 1993. Goran Ivanisevic bat Andreï Medvedev 6/4 6/2 7/6 27 aces et 32 services gagnants. En 1993, Goran Ivanisevic doit faire face aux sifflets du public pour cause d’excès de vitesse. Le public veut du spectacle, pas une séance de première balle. « Ce qu’ils voulaient, c’était voir un match en cinq sets, répond Ivanisevic à l’issue de la rencontre. Mais moi je n’ai aucune envie de jouer cinq sets. Ils n’ont qu’à regarder la finale du double ! »  

7/ Le bras d’honneur de Pioline

2è tour, 1996. Yevgeny Kafelnikov bat Cédric Pioline 6/4 3/6 6/4 Wimbledon a ses barquettes de fraise, l’US Open ses hot-dogs, et Bercy son public chahuteur qui aime faire du bruit même quand un échange est en cours. C’est ainsi. En 1996, le triple vainqueur de l’épreuve, Boris Becker, craque. Une défaite d’entrée contre Carlos Moya lui fait comparer Bercy à un zoo et dire des choses qu’il ne pense peut-être pas : « Presque tous les ans, quand je quitte ce tournoi, je suis à la limite de me faire hospitaliser. » C’est pourtant Cédric Pioline qui, le soir même et face aux mêmes spectateurs (une petite poignée, pour être précis), sort de ses gonds. Battu par Yevgeny Kafelnikov, le Français quitte la salle à vive allure en faisant un bras d’honneur au public. « Quand je vois des choses comme celles que j’ai vues ce soir, je ne suis pas fier d’être français », lâche-t-il après le match.  

8/ Safin à feu et à sang

Finale 2000. Marat Safin bat Mark Philippoussis 3/6 7/6 6/4 3/6 7/6 Du rouge sur le central lors de la finale entre ces deux colosses. Et ce n’est pas du maquillage ! Marat Safin s’arrache tellement qu’il se donne lui-même un coup à l’arcade sourcilière avec son manche de raquette en faisant une volée plongeon. Le docteur Montalvan vient lui poser des points de suture sur le court et Safin termine le match avec un pansement. Les meilleurs moments de la finale ici : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SKSzTGoZM3o[/youtube]  

9/ Tsonga, comme à la belle époque

Quart de finale, 2008. Jo-Wilfried Tsonga bat Andy Roddick 5/7 6/4 7/6 Sur la route de sa victoire la plus éclatante (il remporte cette semaine-là ce qui est jusqu’à présent le plus beau titre de sa carrière), Jo-Wilfried Tsonga fait retomber en enfance le tournoi de Bercy en sortant Andy Roddick après 2h39 de tennis de cow-boy. Au milieu des uppercuts, une interruption de plus de dix minutes à 5 partout au troisième set génère cris, sifflets, tensions et un imbroglio pas possible, comme à la belle époque. En cause ? Une confusion concernant le nombre de « challenges » restants à l’Américain.  

10/ La plus belle journée

Demi-finale finale 2010. Gaël Monfils bat Roger Federer 7/6 6/7 7/6 Pour sa 25è édition, le BNP Paribas Masters s’offre deux demi-finales de rêve. Après la victoire de Robin Söderling sur Michael Llodra par 7/6 au troisième set, Gaël Monfils domine le maître, Roger Federer, après être passé par cinq fois à un point de la défaite. Punch, solidité mentale, inventivité, Monfils fait alors une démonstration de toutes ses qualités, le tout dans une atmosphère ultra festive, qui l’a sans doute aidé à se surpasser.   Le match en intégralité ici : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=yh-uGkyYRpc[/youtube]   Par Julien Pichené  

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