Chaque semaine depuis le 23 août 1973, l'ATP publie un classement mondial du tennis masculin. Qui dit classement mondial dit numéro 1 mondial. Depuis ce jour-là, se sont donc succédés 25 noms. Certains sont restés plus longtemps que d'autres dans ce fauteuil, qui - appelons un chat un chat - est en fait un trône.
Aujourd'hui, sur ce trône, il y a Andy Murray. Il est donc le 26e numéro 1 mondial depuis la création du classement par ordinateur de l'ATP. Avant lui, il y a eu chronologiquement :
Ilie Nastase – 40 semaines, John Newcombe – 8 semaines, Jimmy Connors – 268 semaines, Bjorn Borg – 109 semaines, John McEnroe – 170 semaines, Ivan Lendl – 270 semaines, Mats Wilander – 20 semaines, Stefan Edberg – 72 semaines, Boris Becker – 12 semaines, Jim Courier – 58 semaines, Pete Sampras – 268 semaines, Andre Agassi – 101 semaines, Thomas Muster – 6 semaines, Marcelo Rios – 6 semaines, Carlos Moya – 2 semaines, Yevgeny Kafelnikov – 6 semaines, Patrick Rafter – 1 semaine, Marat Safin – 6 semaines, Gustavo Kuerten – 43 semaines, Lleyton Hewitt – 80 semaines, Juan-Carlos Ferrero – 8 semaines, Andy Roddick – 13 semaines, Roger Federer – 302 semaines, Rafael Nadal – 141 semaines, et Novak Djokovic – 223 semaines.
Je me suis amusé à chercher à qui ressemblait le plus Andy Murray parmi ses illustres prédécesseurs. Je n'ai pas trouvé un joueur en particulier, mais plutôt un mix. Andy Murray est un numéro 1 hybride. A première vue, on pense naturellement à John McEnroe ou Jimmy Connors à cause de son caractère de cochon sur le court qui rappelle en effet ces deux énergumènes. Par contre au niveau du style, ça se rapproche plus de Jimmy que de John.
Mais, côté court, l'ancien numéro 1 à qui le joueur Murray me fait penser le plus est sans aucun doute un mélange d'Andre Agassi et Lleyton Hewitt. D'ailleurs « Dédé » était l'idole d'Andy, qui a également appelé son chien « Rusty », le surnom d'Hewitt. Pourquoi il leur ressemble ? Parce que c'est un combattant qui ne lâchera jamais rien (comme Hewitt), et aussi un attaquant du fond du court (comme Agassi). Il aime dicter le jeu de sa ligne de fond avec son coup droit et son revers à deux mains comme Andre et Lleyton …
Hors du court, Andy semble aussi pudique et timide que Rafael Nadal. Comme Rafa, Andy est aussi un « bon mec » comme dirait Moscato. Il est poli. Il dit bonjour. En dehors du court la personnalité du numéro 1 mondial est à l'inverse de ce qu'il peut montrer sur le court. C'est un garçon charmant, avec un vrai sens de l'humour, qui se prête aux interviews sans rechigner et qui même parfois vient de lui-même lorsqu'il aperçoit des journalistes qu'il connait.
Allez petite anecdote croustillante. Après sa victoire à Wimbledon cette année, il quittait le dîner officiel le premier comme le veut la tradition. A ce moment la salle est debout et applaudit la sortie du champion. En sortant il voit deux journalistes qu'il connait mais qui ne sont pas non plus ses amis. Il s'arrête à leur niveau et leur demande ce qu'ils font après dîner. Les deux sont très surpris par la question et répondent en cœur qu'ils comptaient rentrer se coucher. Dimanche soir après tout, il y a école demain ! Andy leur propose de se joindre à lui pour fêter son titre. Moment de flottement car les deux étaient tellement incrédules quant à la nature de la proposition. Toujours en cœur, ils ont répondu par l'affirmative et ont suivi leur « nouvel ami ». Ils ont passé toute la nuit en boîte dans un carré VIP avec Murray, sa femme, son staff et personne d'autre. On dit que Murray ne boit jamais. Je peux vous dire que ce soir-là il a bu et ce n'était pas de la bière et il n'y avait pas de verre. Le lendemain Murray donnait la conférence de presse traditionnelle du vainqueur à Wimbledon. Il avait une drôle de tête. Les deux journaleux n'y sont jamais venus...
Pour finir parlons de la starisation d'Andy. En Grande-Bretagne, le mec est une star immense il est le nouveau David Beckham. Quand je regarde la liste des anciens numéros 1 les deux seuls qui, à mon avis, étaient aussi starisés chez eux sont Novak Djokovic, qui sera un jour président de la Serbie et Marcelo Rios, qui au Chili, devait être un dieu vivant lorsqu'il dominait le tennis mondial.
En résumé, Andy Murray est un mélange de Jimmy Connors, John McEnroe, Andre Agassi, Lleyton Hewitt, Rafael Nadal, Novak Djokovic et donc David Beckham. Il y a pire.