Opposée à la République Tchèque, l’équipe française de Fed Cup par BNP Paribas s’apprête à disputer sa cinquième finale dans la compétition et vise un troisième sacre, après ceux de 1997 et 2003. Depuis l’édition inaugurale en 1963 et jusqu’à aujourd’hui, le parcours des tricolores a été balisé par des joueuses emblématiques dont il bon de se rappeler aux doux souvenirs…
Françoise Dürr, la pionnière
Pour toujours, Françoise Dürr restera comme la joueuse française à avoir disputé un match de Fed Cup pour la France. C’était le 17 juin 1963 au Queen’s Club de Londres, à l’occasion de l’édition inaugurale de ce qui était alors appelée la Federation Cup. Un premier match perdu face à l’Ouest-Allemande Edda Buding, mais une défaite sans conséquence et insignifiante au regard de la suite de sa carrière en équipe nationale puisque la numéro 1 tricolore de l’époque, chef de file d’une délégation, multiplie par la suite les quarts et demi-finales, échouant très souvent contre une bête noire nommée Australie, épouvantail du tennis féminin d’alors. L’histoire s’étire jusqu’à la fin des années 70, avant que la championne ne revienne comme capitaine au début des années 90 pour aider son pays à retrouver de l’ambition, avec quatre demi-finales de suite disputées par la France sous ses ordres, entre 1993 et 1996.
Gail Chanfreau, la naturalisée
Du temps des pionnières, l’une des partenaires incontournables de Françoise Dürr se nommait Gail Chanfreau. Née Gail Benedetti en Australie en 1945, elle change de nom de famille en même temps que de nationalité en 1968, à la faveur d’un mariage avec le Français Jean-Baptiste Chanfreau, lui aussi tennisman. La jeune femme naturalisée met ses talents sur le court au service de sa nouvelle patrie, retenue dans l’équipe de Fed Cup dès 1969. L’année 1975, c’est en leader de la sélection que Gail Chanfreau mène les Bleues jusqu’en demi-finale de la compétition, avec une amère défaite subie à Aix-en-Provence face à la Tchécoslovaquie d’une certaine Martina Navratilova. Divorcée, puis remariée et encore remariée, la Franco-Australienne se nomme aujourd’hui Gail Sherriff, après avoir été aussi Gail Lovera.
Catherine Tanvier, le cache-misère
Au début des années 80, la France est dans le dur depuis la retraite internationale de Françoise… Dürr. Le capitaine Jean-Paul Loth lance alors dans le grand bain de la Fed Cup par BNP Paribas une jeune espoir nommée Catherine Tanvier qui, pour sa première sélection en 1981, est seulement classée 173e joueuse mondiale. Belle inspiration : la blonde à l’éternelle bandana sera une incontournable de l’équipe pendant une bonne partie de la décennie, avec un bilan fort honorable de 9 victoires pour 16 matchs disputés. À l’époque, les Bleues sont dans un trou de génération et Tanvier est la seule raison d’espérer pour les supporters. C’est d’ailleurs elle la grande artisane de la seule performance tricolore durant les eighties : un quart de finale perdu face à la Tchécoslovaquie, encore elle, en 1984, en compagnie de Catherine Suire et Marie-Christine Calleja.
Nathalie Tauziat, la recordwoman
Lancée très jeune chez les Bleues, en 1985, par le capitaine de l’époque Patrick Favière, Nathalie Tauziat va devenir la taulière de l’équipe pendant… plus de 15 ans. Ses 38 sélections sont un record, de même que ses 51 matchs disputés en simple ou en double avec sa partenaire privilégiée, Isabelle Demongeot. Son seul gros accroc ? Sa défaite surprise contre l’inconnue Polonaise Katarzyna Nowak en 1991, alors que l’équipe de France de Fed Cup, éliminée au premier tour à la surprise générale, nourrissait de grandes ambitions cette année-là. Lors du titre de 1997, elle joue en revanche un rôle décisif, notamment au premier tour face au Japon en remportant une rencontre épique face à Naoko Sawamatsu, 17 jeux à 15 dans le troisième set pour 54 jeux disputés au total, du jamais vu dans toute l’histoire de la Fed Cup par BNP Paribas jusqu’à aujourd’hui. Une femme de records, cette Nathalie Tauziat.
Sandrine Testud, pour l’histoire
En 1997, la France remporte donc la Fed Cup par BNP Paribas pour la toute première fois, dominant les filles des Pays-Bas chez elles en finale les 4 et 5 octobre. Lors de ce week-end mémorable, l’histoire retiendra que c’est Sandrine Testud qui offre le point décisif, elle qui a débuté en équipe nationale à l’occasion des demi-finales face aux Belges pour suppléer une certaine Mary Pierce, blessée. Une inspiration signée du capitaine Yannick Noah. Testud lui rend bien sa confiance en s’imposant aux dépens de Brenda Schultz-McCarthy le premier jour à ‘s-Hertogenbosch pour lancer cette finale avant de remporter son deuxième simple le lendemain face à Miriam Oremans malgré la perte du premier set 0-6 en 23 minutes de jeu! Testud, Pierce, Tauziat et Fusai entrent dans l’histoire, de même que leur capitaine, vainqueur de la Coupe Davis et de la Fed Cup par BNP Paribas, à un an d’intervalle.
Mary Pierce, le plus beau palmarès
Internationale à 15 ans en 1990, en même temps que Julie Halard, Mary Pierce représente alors l’avenir du tennis féminin tricolore. Une forte responsabilité que la Franco-Américaine, née à Montréal, va assumer, devenant la meilleur joueuse française de la décennie qui suit, tant sur le plan individuel (deux tournois du Grand Chelem, 18 titres WTA, une place de numéro 3 mondiale) qu’en sélection, malgré quelques accrocs liés à un caractère changeant, pas toujours très compatible avec la vie collective… Episodiquement absente du groupe France, Mary Pierce est bien là en 1997 pour participer à la conquête de la première Fed Cup par BNP Paribas face aux Néerlandaises. Elle est là encore en 2003 pour le deuxième sacre tricolore – et dernier à ce jour, avec des victoires sur la Russie en demi-finale et les Etats-Unis en finale. Ce qui fait d’elle le plus beau palmarès « international » de l’histoire du tennis français.
Amélie Mauresmo, le meilleur ratio
Lors de ce second titre de 2003, c’est Amélie Mauresmo qui mène les troupes françaises. Lancée par Yannick Noah chez les Bleues cinq ans auparavant, ses débuts avaient pourtant été compliqués : elle participe à la déroute (0-5) de l’équipe tenante du titre en demi-finale face à la Suisse de Hingis et Schnyder. Un apprentissage à la dure mais riche en enseignements pour Mauresmo, qui offre en 2003 le point de la gagne face à l’Américaine Meghann Shaughnessy. Malgré les deux finales suivantes perdues en 2004 et 2005 (les deux fois contre la Russie), elle détient encore aujourd’hui le record du plus grand nombre de victoires en Fed Cup par BNP Paribas pour la France (32, devant les 31 de Dürr et Tauziat) et l’un des meilleurs ratios (73 % de victoires). Depuis sa nomination comme capitaine en 2012, elle a fait remonter l’équipe des play-offs II à la finale de cette année face à la République Tchèque. Incontournable.
Kristina Mladenovic, la relève
Depuis la fin de carrière de Pierce puis de Mauresmo, la France a eu du mal à se trouver de nouvelles valeurs sûres : Golovin, Bartoli, Cornet se sont succédées, mais la joueuse qui aujourd’hui incarne le plus « l’esprit bleu » est certainement Kristina Mladenovic. Toujours capable de se transcender en Fed Cup par BNP Paribas, « Kiki » a déjà gagné 12 matchs en seulement 9 sélections depuis ses débuts en 2012 ! Invaincue en double, quelle que soit sa partenaire (Razzano, Foretz, Cornet, Parmentier, Garcia), capable de quelques jolies performances en simple (victoires face à Errani par deux fois notamment), elle est l’atout maitre de cette sélection qui s’apprête à disputer face aux Tchèques la cinquième finale de son histoire.