Top 5 : Les fausses promesses américaines

31 août 2016 à 00:00:00

Ils s’appellent Gimelstob, Ginepri, Baker, Young ou Harrison et ont un temps incarné la relève du tennis américain.

 

Qu’elle paraît loin l’époque où les Etats-Unis dominaient le tennis mondial chez les hommes avec la génération des Sampras, Agassi, Courier et Chang. Si Andy Roddick – dernier vainqueur américain à l’US Open en 2003 – a entretenu la flamme, ils sont nombreux à être très vite passés du statut d’espoir à celui de désespoir. Petite sélection non exhaustive.

 

Justin Gimelstob

 

Avant de sévir sur Twitter et au micro de Tennis Channel ou ESPN, Justin Gimelstob a un peu joué au tennis. Et pas trop mal… Enfin surtout au début. Numéro un dans son pays entre 12 et 18 ans, le gamin du New-Jersey obtient une invitation pour l’US Open en 1995. « Je ne suis plus qu’à sept matchs de gagner mon premier Grand Chelem », annonce-t-il avec un sens de la formule déjà bien marqué. Classé au-delà de la 1000e place à l’ATP, il s’arrêtera à six matchs de son objectif après un succès prometteur contre David Prinosil. Deux ans plus tard, il élimine au premier tour de Wimbledon, Gustavo Kuerten, tout frais vainqueur de Roland-Garros. Des débuts prometteurs, mais Gimelstob ne confirme pas par la suite, malgré quelques coups d’éclats face à André Agassi ou Patrick Rafter. Retiré des courts en 2007, il s’illustre depuis par ses commentaires acerbes, surtout quand il s’agit de commenter le physique des joueuses à base de « jeune femme bien développée » ou de « pleureuses ».

 

Robby Ginepri

 

La question à 10.000 dollars. Comment s’appelait en 2015 le dernier joueur américain encore en activité à s’être hissé dans le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem? Deux indices : son père a été analyste financier au Luxembourg (toujours pas ?) et il portait sur le court des t-shirts sans manches dignes d’un chauffeur routier. Si vous n’avez pas répondu Robby Ginepri, c’est normal. Quand il remise ses raquettes en fin de saison dernière, sa demi-finale à l’US Open dix ans plus tôt paraît déjà très loin. Caricature de l’attaquant de fond de court au jeu monolithique, Ginepri a entretenu l’illusion le temps de cet été 2005, entre son parcours new-yorkais, une demi-finale à Cincinnati et une pointe à la 15e place mondiale. Par la suite, il a repris sa place dans l’ombre d’Andy Roddick (né en 1982 comme lui). Les Etats-Unis n’avaient pas besoin de deux cogneurs à casquette à l’envers.

 

Brian Baker

 

La carrière du natif de Nashville tient du cours de médecine sportive. Opération de la hanche gauche en 2005, d’une hernie en 2006, du coude, puis encore de la hanche gauche, puis de la droite, le tout pour la seule année 2008, Baker a dit un jour « avoir arrêté de compter le nombre de ses opérations ». Finaliste malheureux contre Richard Gasquet des Petits AS en 1999 puis de Roland-Garros junior face à Stan Wawrinka (en battant au passage Novak Djokovic) quatre ans plus tard, ce garçon prometteur aime la France. Après des années de galère, il atteint la finale du tournoi de Nice en 2012 et enchaîne les bons résultats pour pointer aux portes du Top 50. À 27 ans, il n’est jamais trop tard pour débuter sa carrière, surtout quand on a son coup de raquette et sa vista. Malheureusement, le corps de Baker le lâche dès la saison suivante (le genou cette fois). Retombé au-delà de la 300e place aujourd’hui, l’Américain aura mis à profit toutes ses blessures pour suivre des cours de finance à l’université. C’est vrai qu’on n’est jamais assez prudent.

 

Donald Young

 

Cette fois c’était sûr, les Etats-Unis pensaient bien tenir avec Donald Young un futur crack. Lui-même n’en doutait pas. À dix ans, il impressionne John McEnroe (« c’est la première fois que je vois un gamin avec les mêmes mains que moi ») lors d’un match de gala chez lui à Chicago. Six ans plus tard, il devient le plus jeune numéro un chez les juniors de l’histoire. « Je veux remporter les quatre tournois du Grand Chelem au moins une fois», annonce l’impudent. La réalité du circuit va très vite le ramener à la réalité. Young ne se donne pas les moyens de ses grandes ambitions et sa main gauche ne suffit plus. Jamais mieux classé que 36e, l’Américain sort de l’oubli lors du dernier US Open en se hissant jusqu’en huitième de finale. Il n’a depuis pas vraiment donné suite à cette performance. Une habitude chez celui qui attend toujours de gagner son premier tournoi chez les grands.

 

Ryan Harrison

 

À 24 ans, il est encore tôt pour enterrer le soldat Ryan, mais le Floridien tarde déjà à confirmer les espoirs placés en lui. Le garçon arpente le circuit depuis 2009 et une victoire face à Pablo Cuevas à Houston alors qu’il a tout juste 16 ans. Une précocité que l’on n’avait pas vue depuis les Gasquet et Nadal en leurs temps. En 2012, il flirte avec le Top 50 et Jim Courier le sélectionne même pour affronter la France en Coupe Davis par BNP Paribas à Monte-Carlo (défaite face à Tsonga). Il n’a jamais passé la seconde depuis, incapable de franchir notamment le deuxième tour en Grand Chelem. Il est aujourd’hui classé au-delà du Top 100 et a vu Jack Sock devenir le nouvel espoir du tennis américain. En attendant le prochain ?

 

Par Alexandre Pedro

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