« Je ne sais pas vraiment comment c'est arrivé mais Hey Harvard ! J'ai hâte de démarrer le programme ! ». Tel est le message posté par Maria Sharapova sur sa page Facebook en juin dernier, en légende d’une photo la montrant devant la Harvard Business School, l'une des écoles de commerce les plus prestigieuses du monde, située à Boston. Suspendue de toute activité tennis pour cause de dopage, la Russe rejoint ainsi le clan très fermé des joueurs et joueuses de tennis à avoir goûté aux grandes études.
1/ « L’ATP d’hier, d’aujourd’hui et de demain »
Avril 2008. Quelques jours avant le début du Master Séries de Monte-Carlo, Mario Ancic apprend la bonne nouvelle : il est diplômé en droit de l’Université de Split, grâce notamment à son mémoire intitulé L’ATP d’hier, d’aujourd’hui et de demain où il s’est intéressé aux fondements légaux de l’institution et à son organisation. En cas de pépin, l’ancien 7ème mondial déclare alors se réserver la possibilité de devenir avocat en cas de pépin. Ce qui ne manquera pas d’advenir, en raison d’une redoutable mononucléose, qui le contraindra à prendre sa retraite en 2011. « C’était une étape très importante pour moi, et pour ma famille aussi, qui ne voulait pas que je regrette d’être devenu un joueur de tennis », confessait-t-il quelques temps après son diplôme. Après sa carrière, Ancic rejoindra un grand cabinet d’avocats de Zagreb. Depuis, il est même intervenu plusieurs fois à la Havard Law School en qualité d’expert du tennis. Classe.
2/ « Promotrice pour l’égalité des genres »
Finaliste de Wimbledon en 2010, ancienne 7ème mondiale, dix titres en simple, cinq en double et médiale de bronze aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008… alors qu’elle était étudiante ! Le carnet de correspondance de Vera Zvonareva est bien drôlement bien rempli. Diplômée en éducation physique, la Russe s’est aussi inscrite en 2007 à l’Académique diplomatique du ministère des Affaires étrangères dont elle est sortie diplômée en relations internationales et en économie. Depuis 2009, elle travaille aussi pour l’Unesco avec lequel elle œuvre pour l’égalité entre les sexes en qualité de « promotrice pour l’égalité des genres », en compagnie de Venus Williams, Tatiana Golovin, et sous l’égide de Billie Jean King, marraine de cette initiative – évidemment !
3/ « On a traumatisé quelques filles »
« On a traumatisé quelques filles », s’amuse l’Américain James Blake dans son autobiographie, Breaking Back: How I lost everything and won back my life, ancien étudiant en économie à l’université d’Harvard. Elles, ce sont les fraternités féminines de la prestigieuse faculté américaine. Blake y étudiait l’économie et n’allait pas souvent chez le coiffeur. « Au lycée, j’avais des tresses et ma coiffure était folle et incohérente. Quand je suis arrivé à Harvard, j’ai commencé à porter un chapeau. J’ai alors tout de suite été connu comme le ‘type au chapeau’, poursuit-il. Puis j’ai tout coupé, enlevé mon chapeau… Et tout le monde m’avait oublié. Certains profs me demandaient alors ce que je foutais là. » Pas rancunier, il déclarera en 2006 qu’il aurait été heureux de retourner à Havard. Pour y étudier, cette fois-ci, la sociologie.
4/ « Vous avez oublié de mettre votre pantalon »
On l’appelait « le petit lapin », parce qu’il se nourrissait presque exclusivement de légumes verts. Le Britannique Henry « Bunny » Austin était dans les années 30 ce que ses compatriotes appellent un outcast, une sorte de paria, de marginal. Un joueur agile, petit, rapide ; un type accessoirement agrégé d’histoire à l’université de Cambridge ; un homme qui, un beau jour de 1932, à quelques heures avant un match de l’US Open à Forest Hills, décida de couper son pantalon de flanelle blanc ivoire au-dessus du genou, estimant trop lourde et encombrante cette longueur de tissu inutile. Le concierge de son hôtel l’interpella : « Permettez-moi, monsieur Austin, de vous dire que ce matin vous avez oublié de mettre votre pantalon. » Trop tard : le short dans le tennis était né.
5/ Correspondant de presse à Saint-Pétersbourg
Licencié en Lettres, diplômé de l’Ecole du Louvres, polyglotte (dont le perse), écrivain, poète, grand voyageur et correspondant pour le quotidien Le Journal à Saint-Pétersbourg pendant la révolution russe : Claude Anet, né Jean Schopfer, est une figure intellectuelle française des années 20. Mais c’est aussi – et surtout ? - le premier joueur à avoir remporté le championnat de France de tennis en 1892, qui deviendra plus tard le tournoi de Roland-Garros. En 1927, il écrira même un ouvrage consacré à Suzanne Lenglen. Son titre ? Suzanne Lenglen. Comme quoi, les érudits…