Je l'avoue, depuis Roland-Garros, et ma brève rencontre avec l'homme, mon avis à quelque peu changé. Pas sur son jeu mais sur sa personne. Milos Raonic m'était devenu sympathique et j'ai décidé depuis ce moment d'arrêter de l'attaquer gratuitement. C'est pourquoi je précise que ce qui suit n'est pas une attaque mais un appel au secours. Pas à Milos Raonic, faut pas déconner. Non, ceci est un appel à Andy Murray pour sauver le tennis.
Andy tu dois nous sauver. Tu ne peux pas laisser Milos Raonic gagner Wimbledon. Si le grand Canadien s'impose, alors nous enterrerons dans une ère terrible. Celle de la domination tennistique de ce joueur d'1m96, qui, il est vrai, sert très très bien. Trop bien. Au point où ça en devient particulièrement ennuyant.
Après avoir été habitués aux exploits des Federer, Nadal, Djokovic et autres Andy Murray, nous allons retomber dans une période où le tennis ne générera plus aucun interêt. Rapidement, très rapidement, plus personne ne voudra voir Milos ratatiner les autres avec ses jeux blancs à base d'aces et de services gagnants.
Les audiences TV chuteront, les annonceurs se retireront, les stades seront vides. Les finales de Grand Chelem se disputeront dans l'indifférence générale. Ne vous y trompez pas, si Milos Raonic s'impose à Wimbledon, il brisera la glace. Cette glace qui sépare les grands champions et les bons joueurs. Il se sera ôté cette pression des épaules qui empêche de gagner le premier Grand Chelem, et qui permet ensuite d'enchaîner les autres (à condition d'avoir le mental nécessaire), cette pression que subissent sans doute Jo Tsonga, Tomas Berdych, David Ferrer...
Andy Murray peut empêcher tout ça. En s'imposant demain, le Britannique ne laisserait pas Milos accumuler la confiance nécessaire qui lui permettrait d'écraser tous les autres lilliputiens du tennis de ses pas de géant. Andy peut encore le renvoyer dans ses hésitations. Il peut encore le faire douter sur son choix de John McEnroe comme coach. Et puis, il offrira sur un plateau une revanche à son coach Ivan Lendl sur le sus nommé John McEnroe, et de sa demi-finale perdue en 1983 sur le même Center Court.
Pour toute ses raisons, un peu moins pour la dernière, Andy Murray, tu dois gagner. Tu l'as fait il y a quelques semaines en finale du Queen's. C'était une répétition générale. Demain c'est la vraie. Tu n'as pas le choix. L'avenir du tennis est entre tes mains.
Rien que ça.