Des forfaits de poids, des abandons surprise, une météo capricieuse, une coupure d’images, des polémiques diverses et variées... L’édition 2016 de Roland-Garros est clairement une édition maudite. Mais une édition pas dénuée d’intérêt pour autant. La preuve pas cinq.
1 : Novak Djokovic n’a pas pris cinq ans de cours de français pour rien
Avec les félicitations du jury. En réussissant l’épreuve finale à Roland-Garros, après sa quatrième finale, Novak Djokovic a finalement obtenu le dernier diplôme qu’il manquait à son carnet scolaire. Un “Master en Grand Chelem” qu’il partage désormais avec huit autres illustres élèves de l’Histoire du tennis, dont Federer et Nadal.
Mention très bien : en validant les quatre examens à la suite, sur quatre semestres, le Serbe et sa coupe en brosse porte sa note générale à 12 en tournoi majeur. À 5 points du professeur Roger Federer. L’élève dépassera-t-il le maître ? Vous avez quatre heures…
2 : Le pourcentage de réussite au Bac va exploser cette année
En parlant d’épreuve, le mauvais temps aura au moins fait cette année quelques heureux. Même s’ils ne savent pas encore. Le 28 mai dernier, après que l’orage a interrompu tous les matchs du troisième tour, une coupe du courant généralisée a empêché la retransmission télévisée du tournoi pendant deux heures, en fin de journée, permettant peut-être aux lycéens d’éteindre le petit écran pour se consacrer aux révisions du baccalauréat.
Aux Etats-Unis, CBS n’a d’ailleurs pas pu retransmettre la qualification de Serena Williams pour les 8es de finales. Et le 30 mai, c’est une journée entière qui dut être annulée en raison des intempéries. Pour la deuxième fois de l’histoire, et une première en seize ans.
3 : La France est le pays le plus titré de cette édition avec l'Espagne
Abandon de Rafael Nadal, victoire surprise de Garbiñe Muguruza chez les dames et de la « team Lopez » (Feliciano & Marc) en double hombre : une fois n’est pas coutume, on a beaucoup parlé de l’Espagne et de son tennis pendant cette quinzaine parisienne. Et pourtant. Pourtant quoi ? En double dames, la France a salué ses compatriotes de lauréates : Caroline Garcia et Kristina Mladenovic. Chez les juniors, le Français Geoffrey Blancaneaux, 17 ans, s’est également imposé en finale face à un Canadien.
Le coq ≥ taureau ?
4 : Le suspense dans le tennis féminin n’est pas mort
Elle reste sur son 21. Année 2016, deuxième tournoi du Grand Chelem et deuxième défaite en finale pour la diva américaine, bloquée à 21 trophées majeurs, soit à une longueur du record établie dans l’ère professionnelle par Steffi Graf et à trois du record absolu détenu par l’Australienne Margaret Court.
Patrick Mouratoglou réfute l’idée d’un blocage psychologique. Et pourtant : « C'est vrai qu'il n'y a toujours pas de 22e Grand Chelem, mais ce n'est pas simple. Elle est humaine. Elle n'y pense pas tous les matins, on sait qu'on le fera tôt ou tard. » À 34 ans, les occasions pour Serena de rattraper ses illustres prédécesseurs risquent cependant de se raréfier.
5 : Le tennis est un sport propre
Jeudi 19 mai. Avant même le début de la compétition, le Français Constant Lestienne, 206e au classement ATP, se voit retirer par la Fédération française de tennis (FFT) l’invitation qu’elle lui avait accordée pour le tableau principal de Roland-Garros. Son tort ? Avoir parié sur la finale Djokovic-Wawrinka, en 2015, alors qu’il avait disputé les qualifications du tournoi lors de cette même édition. Sauf que l’ensemble des joueurs et personnes accréditées signent chaque année une charte stipulant qu’il est strictement interdit de prendre part à des paris. Une « sanction disproportionnée », juge Lestienne, effondré, qui indique alors avoir misé… 2,90 euros !