C'est dommage.
C'est dommage qu'Andy Murray et Amélie Mauresmo aient mis un terme à leur collaboration.
Dommage, car le fait d'avoir un membre du « big four » entraîné par une femme était un grand pas franchi pour toutes les femmes entraîneurs. Oui, une femme peut entraîner un homme. Oui, une femme peut entraîner, pas seulement un joueur, mais un grand champion. Oui, une femme a le niveau de professionnalisme avec tout ce que cela comprend (sportif, psychologique, physique...) pour entraîner un vainqueur de Grand Chelem. Une fois de plus Mauresmo aura ouvert la voie pour d'autres, comme elle avait pu le faire dans le passé avec notamment son « coming out ».
Cette séparation est vraiment dommage car aux côtés de « Momo », Andy est parvenu à remporter ses trois premiers titres sur terre battue (Munich, Madrid et la finale de la Coupe Davis par BNP Paribas qui s'est disputée sur terre battue). D'ailleurs, l'Ecossais n'avait jamais atteint une finale sur la surface ocre avant leur association. Avec Amélie dans le staff, le palmarès de Murray comprend huit titres (Coupe Davis inclus). Trois en 2014 (Mauresmo n'a commencé à travailler avec lui qu'après Roland-Garros) et cinq en 2015. Depuis qu'il gagne des titres chaque année, soit depuis 2006, Murray est sur une moyenne d'un tournoi remporté tout les 3,42 mois. Huit en deux ans place le bilan de Mauresmo au-dessus de la moyenne. Et n'oublions pas que pendant de ses deux années en tant que coach de Murray, Amélie a passé six mois chez elle pour materner son fils. Il faut donc calculer huit victoires en dix-huit mois, ce qui fait une victoire tout les 2,25 mois.
Dommage aussi car au contact de la Française, Andy Murray ne sera pas parvenu à remporter un Grand Chelem. Connaissant le niveau d'exigence du Britannique, c'est sans doute la grosse ombre au tableau de leur collaboration. Néanmoins, « Amé » l'a quand même emmené deux fois en finale de l'Open d'Australie, où il s'est fait giflé par un Novak Djokovic qui marchait et qui continue à marcher sur l'eau. Pas sur que Mauresmo ait grand-chose à se reprocher dans ces deux défaites.
Mais pour moi, le grand regret, dans tout ça, c'est que mes deux protagonistes vont passer à côté d'une formidable opportunité logistique. Je m'explique. Vous n'êtes pas sans savoir qu'Andy Murray est papa depuis le début de l'année et que bien sur Mauresmo est maman depuis l'été dernier. La situation était trop belle. Garde partagée, poussette double... Aaron (le fils d'Amélie) pouvait même refiler les fringues qui ne lui allaient plus à Sophia (la fille d'Andy). Bref que du bonheur pour des gens qui voyage sans arrêt et qui ne sont pas très disponibles. Et puis qui sait, Sophia et Aaron auraient pu un jour former un beau couple... Cela dit, ça c'est encore jouable.
Le seul élément positif que j'arrive à ressortir de cette fin de collaboration, c'est qu'il n'y aura plus d'embrouille dans l'équipe d'Andy Murray lorsque le linge sale reviendra du pressing durant les tournées. Le destinataire du sac de linge propre avec les initiales AM ne fera plus de doute.
En tout cas, bravo Amélie pour avoir relevé le challenge d'entraîner un tel champion. En espérant qu'il sera le premier d'une longue liste avec pourquoi pas un jour le poste de capitaine de Coupe Davis. Non je ne lâcherai pas sur ce sujet...