Top 5 : les rivalités entre compatriotes

9 mars 2016 à 10:43:24

Top 5 : les rivalités entre compatriotes
Entre Nick Kyrgios et Bernard Tomic, le torchon brûle. Une embrouille entre compatriotes qui en rappelle bien d’autres.

Entre Nick Kyrgios et Bernard Tomic, le torchon brûle. Accusé par le second d’avoir simulé une blessure pour ne pas participer au premier tour de la Coupe Davis par BNP Paribas face aux Etats-Unis, Kyrgios a subi les foudres de son compatriote, bien décidé à lui faire payer cette défection. Une embrouille qui en rappelle bien d’autres, qu'elles soient basées sur un patriotisme exacerbé ou, plus simplement, une détestation toute personnelle.

 

Llodra vs Paire

 

Entre Michaël Llodra et Benoit Paire, les choses ne pouvaient que mal tourner. Tous deux réputés pour leurs caractères bien trempés, leurs jets de raquettes ou les petits mots doux échangés sur le court, les Français ont offert la quintessence de ces talents en 2013. Lors du 1er tour du Masters 1000 de Miami, Llodra fait parler la poudre dès le premier set, après que Paire ait contesté une décision de l’arbitre : « Ne commence pas à mettre la pression sur l'arbitre, le match va bien se passer. Ne te comporte pas comme un petit merdeux. ». Le début d’un affrontement sans limite, où Paire répondra par un cinglant « mange-merde », avant d’allumer son adversaire au filet, pour finalement refuser de lui serrer la main à l’issue de la rencontre (perdue en deux sets). Trois mois plus tard, les deux hommes se retrouvent à s-Hertogenbosch : « Je ne vais pas dire qu’on a des relations extrêmement bonnes mais on s’est reparlé (…) Ça va prendre un peu de temps avant qu’on aille dîner ensemble mais je suis sûr qu’on ira prendre une bière et qu’on en rira tous les deux », explique un Llodra visiblement apaisé. Et qui n’a de toute façon pas eu le temps de s’énerver suite à l’abandon de Paire au bout de deux jeux…

 

Jimmy Connors vs McEnroe

 

Au début des années 80, assister à une rencontre entre John McEnroe et Jimmy Connors revêt bien plus qu'un intérêt sportif. C’est surtout l’assurance de voir les deux Américains déverser la haine qu’ils ont l’un pour l’autre. À l’origine, un match des Masters de 79, avant lequel Connors déclare à propos du jeune loup : « Il est très jeune. Il sera un bon entraînement pour moi ». Contraint à l'abandon pour une blessure au pied, il voit alors McEnroe célébrer cette victoire tronquée en levant les bras au ciel. L’animosité est née. Et durant les 34 affrontements entre les deux hommes, elle ne se démentira jamais. En 82, à Chicago, ils sont séparés après quelques vifs échanges au filet. Rebelote deux ans plus tard, où Connors, qui avait également pris pour habitude d'attraper son paquet à pleines mains pour narguer son adversaire, le pointe cette fois-ci du doigt en demi-finale de Roland Garros. Une longue relation de haine, que Connors résumera à sa façon en 2011, lorsqu’un journaliste du NY Times lui demande de faire un compliment à McEnroe : « Je ne suis pas un lèche-cul.». Et encore moins de Bic Mac.

 

Ivanovic vs Jankovic

 

« Nous nous parlons quand nous nous croisons, mais nous ne sommes pas meilleures amies ». Voilà comment Jelena Jankovic décrit ses relations avec sa compatriote serbe, Ana Ivanovic. Il faut dire que les deux femmes partagent des conceptions relativement opposées du patriotisme. Principale cause de la discorde, le match de barrage de la Fed Cup par BNP Paribas entre la Serbie et la Slovaquie en 2010, auquel Ana Ivanovic avait préféré une escapade romantique avec son boyfriend de l’époque, quand Jankovic, elle, s’était dans le même temps enquillée un voyage long de 48h pour rallier Belgrade. Battue 3-2 avec la sélection, Jankovic déplore alors le manque d’implication d’Ivanovic : « Ça aurait été bien si Ana était juste venue pour s’asseoir sur le banc pour supporter l’équipe, même si elle ne se sentait pas capable de jouer ». Et de rajouter : « En Fed Cup, vous jouez juste pour votre pays, pour l’amour des gens. ». Un amour que n’était pas prêt à donner la belle Ana.

  

Wawrinka vs Federer

 

Entre la classe de Federer et la fougue de Wawrinka, la Suisse a l’embarras du choix concernant son poulain favori. En revanche, n’espérez pas voir les deux tirer dans le même sens. Car entre Roger et Stan, la relation est plus que tumultueuse. En 2012, c’est autour de la Coupe Davis par BNP Paribas que se cristallise leur rivalité, Roger reprochant sur RTL à son jeune lieutenant de ne pas avoir assuré lors de la cinglante défaite 5-0 contre les Etats-Unis : « C'est surtout dommage que Stan n'ait pas mis la pression sur les adversaires en battant Fish le premier jour, même en jouant mal. (…) J'ai fait un bon double ; Stan pas mal, mais il a souvent été mis en difficulté sur ses services ». Un an plus tard, l’accusé change de banc et adresse une volée pleine poire dans les colonnes de Sport.ch à un Federer absent pour le 1er tour face à la République Tchèque : « Depuis des années, Roger n'arrête pas de dire que la Coupe Davis est importante pour lui, mais ce n'est clairement pas le cas aujourd'hui (...) Je suis désolé qu'il tourne toujours les choses comme ça l'arrange ». Dernier épisode en date, la demi-finale de l’ATP World Tour 2014, perdue par Wawrinka et à l’issue de laquelle il aurait reproché à Mirka Federer de parler trop fort entre ses deux services. Réponse Mme Federer : « Cry Baby, Cry ». Une certaine idée du pacifisme suisse.

 

Henin vs Clijsters

 

La blonde musclée contre la blonde filiforme. La gentille du circuit contre l’introvertie des vestiaires. La Flamande contre la Wallonne. Dès le départ, tout semblait opposer Kim Clijsters et Justine Henin. Pourtant, les deux Belges se sont souvent retrouvées sur les courts, puisqu’animées du même talent raquette en main. Kim dominatrice au début, Justine surpuissante par la suite, les carrières des deux jeunes femmes n’ont cessé de s’entrecroiser. Non sans heurts. En 2003, Le Soir fait d’ailleurs ses choux gras de la bisbille entre les compatriotes lors de la finale du tournoi de San Diego. Clijsters reproche alors à Henin, vainqueur ce jour-là, de l’avoir déstabilisée volontairement en faisant appel au soigneur : « Ce n'est pas la première fois que ça se produit. J'ai même l'impression qu'elle le fait à chaque fois que nous nous affrontons et qu'elle est en difficulté. ». 25 matchs plus tard, Clijsters et Henin se séparent toutefois sur un 13-12 aussi équilibré que leurs échanges. Et dans la retraite, trouvent la force nécessaire pour enterrer la hache de guerre. Henin sur CNN : « Kim et moi étions numéro 1, numéro 2 au même moment. Nous avons joué des finales du Grand Chelem et nous en avons aussi gagnées. Nous avons grandi ensemble. Nous avons joué les mêmes tournois depuis l’âge de 9 ans. Dès qu’elle devenait meilleure, je voulais aussi progresser. Et quand je devenais meilleure, c'était aussi une source de motivation pour elle. Je dis toujours que sans Kim, je ne pense pas que j’aurais pu devenir la même joueuse. ». La fin d’une histoire belge.

 

Par Raphaël Gaftarnik

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