Enfin les vacances. Après onze mois à visiter le monde raquettes à la main, les joueurs et joueuses profitent enfin de quelques jours de repos pas volés. Mais avant de se plonger dans une saison 2016 qui va arriver très vite, We are tennis a décidé de récompenser à sa façon ceux et qui celles qui ont contribué à marquer la saison. En bien, mais pas toujours.
Oscar du joueur qui défend à fond le travail du dimanche… Novak Djokovic
Jour du seigneur ou pas, le numéro un mondial n’a pas chômé cette saison le dimanche. Normal, quand le Serbe s’engage dans un tournoi, il va toujours au bout ou presque. En dehors d’une défaite surprise de début de saison contre Ivo Karlovic à Doha en quart de finale, «Nole» a toujours atteint la finale des quinze autres tournois auxquels il a participés. Et avec onze victoires pour quatre défaites seulement, Djokovic a plutôt apprécié ses dimanches en 2015. Sauf peut-être quand il s’agit de travailler à Paris début juin sur terre battue. Mais ça, ce n’est pas nouveau.
Oscar du pot de départ le mieux réussi… Flavia Pennetta
Elle aurait pu organiser une petite soirée entre ami(e)s, elle a préféré réserver le central Arthur-Ashe pour l’annoncer à tout le monde. Alors qu’elle vient à la surprise générale de remporter l’US Open en disposant en finale de sa compatriote Roberta Vinci, l’Italienne annonce pendant son discours de remerciement qu’elle raccroche à 33 ans. « C’est le moment idéal, ma vie est désormais parfaite », assure-t-elle après sa première et donc dernière victoire en Grand Chelem. Prochain objectif pour Flavia : préparer son mariage avec Fabio Fognini.
Oscar du hipster qui s’ignore… Stan Wawrinka
Pour caricaturer (un peu), le principe du hipster est de porter du moche mais de le rendre cool, juste parce qu’il a décidé qu’il était cool de porter un bonnet rose ou un k-way troué, par exemple. Malgré les critiques des amoureux du bon goût, Stan Wawrinka a toujours assumé son improbable short nappe de pique-nique. Mieux, il a gagné Roland-Garros avec et l’objet moqué est alors devenu furieusement tendance. Son équipementier le propose d’ailleurs à la vente sur son site. Il faut dire que le short propose un avantage non négligeable à en croire le Suisse : « On peut se baigner avec ». Pratique pour un hipster à la plage.
Oscar de la joueuse qui a peut-être la main froide … Eugénie Bouchard
La Canadienne va devoir très vite oublier la saison 2015. Classée à la 7e place en janvier, elle a dégringolé au 48e rang. Bouchard a pourtant réussi à faire parler d’elle. Mais pas forcément en bien. Après le tirage au sort d’un match de barrage en Fed Cup par BNP Paribas, elle a ainsi refusé de serrer la main de la Roumaine Alexandra Dulgheru. « Je n'ai rien contre elle, mais je ne crois pas au fait de souhaiter "bonne chance" à mon adversaire avant le match », assume-t-elle et tant pis-pour le fair-play. Derrière, Bouchard n’a pas arrangé son cas en perdant son match. Autant dire que la poignée de main a été assez fraiche entre les deux joueuses à l’issue de la rencontre.
Oscar du joueur qu’on a enterré trop vite… Benoît Paire
Il avait fini 2014 avec le moral dans les chaussettes, la faute à un genou qui couine et un tennis envolé. Reparti de la 149e place mondiale et descendu disputer des tournois Challenger voire Future, le Français a signé le come-back de la saison. Toujours aussi spectaculaire et sanguin sur un court, Paire (26 ans) a gagné en régularité et prouvé qu’il n’était qu’un amuseur public. La preuve avec une première victoire sur le circuit principal à Bastaad, un huitième de finale à l’US Open et une entrée dans le Top 20. « Je veux garder ce petit grain de folie », prévient-il. Plutôt une bonne nouvelle pour les amoureux d’un tennis qui sort de l’ordinaire.
Oscar du joueur qui rappelle John McEnroe mais sans les résultats… Nick Kyrgios
Avec l’Australien, les nostalgiques d’un tennis moins politiquement correct, voire mal-élevé, sont servis. En 2015, Kyrgios aura tout fait ou presque. Balancer un set contre Gasquet à Wimbledon sans même faire semblant, insulter des arbitres (souvent), dire en plein match à Wawrinka que sa copine « se tape Kokkinakis », envoyer un tweet peu sympathique à son capitane de Coupe Davis par BNP Paribas, Patrick Rafter (« ce mec s’arrêtera-t-il un jour ?»), oser les coupes de cheveux les plus improbables et expliquer que dans le fond il n’aimait pas le tennis. Et c’est peut-être ça le problème. On peut toujours faire souffler un vent d’irrévérence sur le circuit, faut-il encore que les résultats suivent. Ah oui, Nick Kyrgios est 41e à l’ATP.
Oscar de la joueuse qui a trouvé le moyen de faire beaucoup parler d’elle… Coco Vandeweghe
Comment marquer la saison quand on navigue aux alentours de la 50e place du classement WTA ? Coco Vandeweghe a trouvé la réponse lors de sa victoire au 1er tour de l’US Open contre Sloane Stephens. À la demande la chaîne ESPN, l’Américain a répondu aux questions de l’ancienne joueuse, Pam Shriver, après le gain de la première manche. Une première très critiquée par ses collègues à l’image de Caroline Wozniacki. « Est-ce que j'ai bien vu CoCo donner une interview après le premier set ? On a envie de pouvoir se concentrer pendant un match, non? », a tweeté la Danoise éberluée devant sa télé. « Je trouve que c'est une innovation positive et je ne vois pas où est le problème», s’est défendue Vandeweghe. Et d’avouer «ne pas trop se souvenir » de ce qu’elle avait bien pu dire. Reste le buzz.
Oscar du joueur qu’on ne bat pas 18 fois de suite… Tomas Berdych
Après sa première victoire contre Jimmy Connors, Vitas Gerulaitis avait lâché cette phrase passée à la postérité : « Et que ce soit une leçon pour vous tous. Personne ne bat Vitas Gerulaitis 17 fois de suite ! » Une citation qu’aurait presque pu reprendre à son compte, Tomas Berdych. Après 17 défaites contre Rafael Nadal, le Tchèque a fait sa «Gerulaitis» en dominant l’Espagnol. Et autant y mettre la manière avec une victoire en trois sets en quart de finale de l’Open d’Australie. Un message d’espoir pour Richard Gasquet qui n’a toujours pas battu son copain en quatorze confrontations.
Oscar du joueur trop vite présenté comme le nouveau Federer… Grigor Dimitrov
Il est l’héritier désigné, celui dont le talent et l’élégance se rapprochent le plus du « Maître ». Après avoir entrevu le Top 10 l’an dernier, il était appelé à s’y installer en 2015. Raté. À 24 ans, Dimitrov n’est peut-être pas encore un produit fini. Aucun tournoi gagné, pas même une finale et un bilan plus que moyen (32 victoires pour 22 défaites), le Bulgare a déçu et surtout fait parler de lui par ses ruptures avec Maria Sharapova et son entraîneur, Roger Rasheed. Et si le costume de nouveau Federer taillait un peu trop grand pour lui ?
Oscar de la joueuse en mode mineur sur les Majeurs…Simona Halep
La Roumaine a vécu une année 2015 paradoxale. Dauphine de l’intouchable Serena Williams au classement WTA, Halep n’arrive toujours pas à franchir le cap en Grand Chelem. Elle a ainsi alterné le correct, eu égard à son classement, avec un quart de finale à l’Open d’Australie et le catastrophique avec sa défaite au deuxième tour à Roland-Garros contre la revenante Mirjana Lucic-Baroni, enchainée avec une élimination d’entrée contre Jana Cepelova à Wimbledon. Elle s’est bien reprise à l’US Open en se hissant dans le dernier carré… avant de craquer sous la pression face à Flavia Pennetta (6-1, 6-3). Un petit problème mental peut-être ?
Par Alexandre Pedro