Top 10 : Frangins en Coupe Davis

25 nov. 2015 à 14:21:24

Ce week-end, Jamie et Andy Murray peuvent devenir la troisième fratrie à remporter une même édition de la Coupe Davis par BNP Paribas. Retour sur ces frangins qui ont ferraillé ensemble.

Ce week-end, à Gand, Jamie et Andy Murray peuvent devenir la troisième fratrie à remporter une même édition de la Coupe Davis par BNP Paribas. Retour sur ces frangins qui ont ferraillé ensemble dans la plus importante des compétitions par équipes.

 

Reginald et Lawrence Doherty (Grande-Bretagne)

Les frères Renshaw déjà trop âgés pour participer à la Coupe Davis quand celle-ci a vu le jour, les Doherty sont donc les pionniers de la quête du Saladier d’argent par une fratrie. Les pionniers, ainsi que les recordmen de victoires dans la compétition en tant qu’entreprise fraternelle : leurs succès à répétition valent aux Îles britanniques leurs premiers sacres dans l’épreuve en 1903, 1904, 1905 et 1906. Lawrence Doherty reste même invaincu, simple et double confondus, durant ces années de gloire, soit 12 succès en 12 matchs, quand Reginald se contente de 7 succès pour 1 défaite. Clin d’œil à l’actualité, les deux frères, par ailleurs octuples champions de Wimbledon en double, assomment notamment la Belgique en finale de l’édition 1904, lors de la seule accession du Plat Pays à la finale, avant la revanche à venir cette semaine.

 

Marcello et Rolando del Bello (Italie)

Après deux années de mise au ban, consécutives à la Seconde guerre mondiale, l’Italie fait sa réapparition en Coupe Davis en 1948. Jusqu’à 1954, l’équipe, immédiatement compétitive, est notamment composée de deux frères, Marcello et Rolando del Bello, qui disputent dans ce court laps de temps respectivement 43 et 25 matchs. Ensemble, ils participent à hisser l’Italie en finale interzones en 1952 (Marcello en avait déjà joué une en 1949, quelques mois avant la première sélection de son cadet), mais ils perdent face aux Etats-Unis cette sorte de demi-finale donnant droit d’aller défier ensuite le tenant du titre en Challenge Round. C’est leur chant du cygne : largement trentenaires, il est temps pour les deux Romains de laisser la place à celui qui va devenir le plus grand champion italien de l’histoire, Nicola Pietrangeli.

 

Vijay et Anand Amritraj (Inde)

Plus d’un demi-siècle après les Doherty, les Indiens Vijay et Anand Amritraj passent tout près de mener en famille, à leur tour, un pays à une première victoire en Coupe Davis par BNP Paribas. Avec Vijay, l’excellent joueur de simple (16e mondial à son top, 16 tournois remportés), Anand le pilier en double, et Ramesh Krishnan, l’Inde rivalise avec les meilleurs, au point de se qualifier à deux reprises pour la finale, en 1974 et 1987. Ils n’en gagneront aucune : la première fois, l’Inde perd par forfait, ne se rendant pas en Afrique du Sud pour protester contre l’apartheid. Et la seconde, l’armada suédoise de Wilander, Nyström et Jarryd ne laisse aucune place au rêve, leur concédant en tout et pour tout un misérable set en cinq matchs.

 

David et John Lloyd (Grande-Bretagne)

Finaliste de l’Open d’Australie en 1977, quart de finaliste également à l’US Open, John Lloyd n’était pas seulement « Monsieur Chris Evert » dans les années 70-80. Il fut aussi l’un des grands artisans de ce qui était jusqu’à cette année la dernière finale en date de la Grande-Bretagne en Coupe Davis par BNP Paribas, en 1978. Cette saison-là, il avait fallu un grand John McEnroe pour stopper le quatuor Mottram, Cox, Lloyd… et Lloyd, David de son état civil. Moins connu que ses trois compatriotes, aptes à jouer en simple comme en double, le frère aîné de John était quant à lui préposé exclusivement au double, discipline grâce à laquelle il compilera au total 15 sélections en Coupe Davis par BNP Paribas, pour 9 victoires (dont 4 avec son frère).

 

Emilio et Javier Sanchez (Espagne)

Quand Javier Sanchez, 22 ans, honore sa première sélection en Coupe Davis par BNP Paribas, en 1987, son aîné Emilio est déjà un pilier de l’équipe, ainsi qu’une valeur sûre du circuit. L’Espagne joue alors sa première demi-finale dans la compétition depuis près de dix ans, et perd logiquement face à la nation toute-puissante de l’époque, la Suède de Wilander, Edberg et Jarryd. Malgré la défaite, les débuts sont prestigieux pour le cadet de la famille Sanchez Vicario, dont Arantxa est la benjamine. Ils n’auront pourtant pas réellement de suite : une sélection pour un barrage facilement gagné l’année suivante face au Brésil, un quart de Groupe mondial perdu en 1989 face à la Yougoslavie du jeune Goran Ivanisevic, et puis c’est (presque) tout, Javier étant barré par la forte concurrence émergeant en Espagne dans les années 1990.

 

Byron et Wayne Black (Zimbabwe)

Ce n’est pas faire dans l’exagération que de dire que les frères Black (et leur sœur Cara) ont placé le Zimbabwe sur la carte du tennis mondial. Byron, l’aîné, a été 22e mondial en simple et 1er en double, titre à Roland-Garros à la clé, quand Wayne, le cadet, est monté 69e en simple et 4e en double, avec des succès à l’Open d’Australie et à l’US Open. Ensemble, ils ont multiplié les coups d’éclat en Coupe Davis par BNP Paribas dans la deuxième moitié des années 90, bondissant notamment de la deuxième division aux quarts de finale du Groupe mondial entre 1997 et 1998 – meilleure campagne de toute l’histoire du pays – à la faveur de victoires successives sur l’Ukraine d’Andrei Medvedev, la Grande-Bretagne (privée certes d’Henman et Rusedski), l’Autriche de Thomas Muster et l’Australie de Rafter, Woodforde et Woodbridge !

 

Nicolas et Giovanni Lapentti (Equateur)

Top 30 régulier, avec un pic au 6e rang, Nicolas Lapentti a porté l’Equateur aux portes du Groupe mondial durant la décennie 2000, tantôt du bon côté de ladite porte, tantôt juste sur le perron. Seul ? Pas tout à fait. Il a largement été épaulé par son petit frère, Giovanni, accrocheur joueur de Challengers. Le quart d’heure de gloire des frangins dans la compétition survient à l’été 2000 quand, en barrages du Groupe mondial, ils créent l’exploit sur le gazon de Wimbledon face aux Britanniques Henman et Rusedski, lequel se blesse lors du premier match (défaite face à Nicolas) et assiste depuis le banc à la défaite de son remplaçant Arvind Parmar face à Giovanni au cinquième match décisif : l’alors 959e joueur mondial est le héros du week-end. La Grande-Bretagne, elle, est piteusement reléguée l’année où l’on fête les cent ans de la compétition.

 

Christophe et Olivier Rochus (Belgique)

21 matchs en Coupe Davis par BNP Paribas pour Christophe entre 1999 et 2010, 51 pour Olivier entre 2000 et 2014. En bande plus qu’en famille, avec aussi Xavier Malisse, Steve Darcis ou Kristof Vliegen, les frangins de Namur ont permis à la Belgique de vivre une belle décennie 2000 en Coupe Davis, à faire l’ascenseur entre le Groupe mondial et son antichambre. Apparu dans l’équipe dès 1999, lors de l’épopée belge jusqu’en demi-finales, Christophe a franchi un tour de plus que son cadet dans la compétition, Olivier restant quant à lui bloqué au stade des quarts (2007). Mais à quoi ça tient puisqu’il a arrêté sa carrière en 2014, un an avant la folle campagne qui devait mener David Goffin et les autres en finale (et plus si affinités) de la compétition.

 

Bob et Mike Bryan (Etats-Unis)

Un siècle après les Doherty, voilà la seconde fratrie lauréate d’une même édition de la Coupe Davis par BNP Paribas. C’était en 2007, et Bob et Mike Bryan avaient remporté leurs quatre doubles sur la route du titre. Cette victoire, obtenue avec Andy Roddick, James Blake et Mardy Fish en simples, couronne les statistiques ahurissantes en Coupe Davis par BNP Paribas de la meilleure paire de double de son époque : 27 matchs joués ensemble par les jumeaux californiens, 23 victoires. Et on parle d’un tandem qui a toujours ferraillé dans le Groupe mondial, face à ce qui se fait théoriquement de mieux. Cette réussite les place aux côtés du tandem John McEnroe – Peter Fleming et leur mythique ratio de 14 victoires pour 1 seule défaite. Rien que ça.

 

Jamie et Andy Murray (Grande-Bretagne)

La tradition britannique, encore, pour boucler la boucle. Jamie Murray a longtemps fait sa carrière dans l’ombre de son talentueux cadet, lui devant d’ailleurs ses plus grands titres en double, des ATP 500. Et puis un déclic s’est produit chez ce bientôt trentenaire : en même temps qu’il disputait les finales de Wimbledon et de l’US Open sur le circuit ATP en 2015, il a brillé tour après tour en Coupe Davis par BNP Paribas, passant tout près de battre les frères Bryan au premier tour, associé à Dominic Inglot, avant de produire des matchs où il fut loin d’être un maillon faible dans l’association « Murray – Murray », contre les Français Tsonga et Mahut en quarts puis les Australiens Hewitt et Groth en demies. Si à la fin du week-end la Grande-Bretagne brandit son premier Saladier d’argent depuis 1936, ce sera principalement grâce à Andy, bien sûr, mais Jamie aura largement fait sa part du travail. 

 

Par Guillaume Willecoq

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