Pour ce point de milieu de première semaine, je voudrais revenir sur deux sujets qui ont retenu mon attention et qui n'ont aucun rapport l'un avec l'autre, mais avec l'US Open tout de même.
D'abord, évoquons l'avalanche d'abandons qu'a connu le tableau masculin au premier tour : 9 sur 64 matches disputés, soit près de 15%. Ça fait beaucoup, vous ne trouvez pas ? Ces abandons sont dus en grande partie à la chaleur et au taux d'humidité très élevé que connaît traditionnellement la côte Est américaine en période estivale.
Que cela signifie-t-il ? Les joueurs de tennis n'auraient-ils pas la condition physique nécessaire pour affronter ce type de conditions climatiques ? Sans doute. Les joueurs n'ont-ils pas une hygiène de vie suffisamment stricte ? Possible pour certains mais certainement pas pour la majorité. Le réel enseignement à tirer de ce record d'abandon, 3e de tous les temps à l'US Open, est que les joueurs de tennis sont propres. Lorsque un match dure cinq heures et que le niveau de jeu reste élevé, les commentaires acerbes fusent : « Chargés » ! « Dopés » ! « Ils ne tournent pas qu'à l'eau claire ces deux-là ». Par contre, lorsque les gars tombent comme des mouches, on se félicite rarement sur l'absence flagrante de dopage. On devrait au contraire sauter sur l'occasion de montrer que les tennismans, en majorité, ne sont pas des tricheurs.
La deuxième info intéressante cette semaine concerne la révolution médiatique lancée par ESPN en accord avec l'USTA (la fédération de tennis américaine). Depuis cette année, le diffuseur, en accord avec la fédé et les joueurs, réalise de courtes interviews (deux questions) des joueurs sur le court pendant le match à la fin des sets. La joueuse ou le joueur a donné son feu vert en amont, pour qu'un journaliste soit autorisé à entrer sur le court pendant le match pour lui poser une ou deux questions. La joueuse ou le joueur peut changer d'avis à n'importe quel moment et faire savoir au journaliste qu'elle ou il renonce, sans avoir à s'en expliquer.
Il s'agit là d'un beau brisage de tabou tennistique. Quoi ? Une interview en plein match ?!? Mais c'est un scandale ! Et bien non, pas du tout, au contraire mon cher, c'est juste génial. Savoir ce que l'athlète pense pendant le match est d'une richesse inespérée. Une espèce d'yeux dans les bleus en live. Dans la mesure où ça ne dérange pas l'adversaire, pourquoi pas ?
Bon, ce n'est pas demain la veille qu'on aura le ressenti de Djokovic en plein match. Mais interrogé sur le sujet, le Serbe a affirmé qu'il n'était pas contre. Il n'y participera sans doute pas cette année, mais pourquoi pas à l'avenir, si d'autres y participent régulièrement.
Moi je dis, vive l'innovation, vive la nouveauté, vive le fracassage des règles traditionnelles, bref vive l'US Open. N'en déplaise aux conservateurs.