Après la baston dans les tribunes du court n°7 et la croqueuse de chips à l’oreille de Gilles Simon, une plaque métallique s'est détachée hier mardi de l'écran du court Philippe-Chatrier pour finir sa course sur les spectateurs lors du match entre Tsonga et Nishikori. Trois anecdotes qui viennent rappeler que les travées de Roland-Garros font, elles aussi, partie du spectacle.
Quand un judoka lance une balle sur le court
Invité l’année dernière par France Télévisions, le judoka Teddy Riner a totalement vrillé. Alors qu’il assiste au match entre Richard Gasquet à Carlos Berlocq depuis la terrasse de la chaîne de télévisions, surplombant le court Philippe Chatrier, il s’empare d’une balle de tennis et la lance sur le court, en plein échange entre les deux joueurs. Surpris, ces derniers rejouent le point. Avant de commenter le forfait en conférence de presse. « J’ai vu une balle arriver de très haut, c’est vrai que ça n’est pas habituel, a déclaré le Biterrois après-match. C’est Teddy Riner? Ah non il n’y avait aucun pari entre nous. Mais ça ne m’a pas perturbé plus que ça, le point n’était pas très important. Et puis de toute façon, personne dans la salle ne va aller dire quoi que ce soit à Teddy, non ? (rires) » Il est pas fou, Richou.
Clinton perturbe Agassi
Rendez-vous évident du gratin people de la planète, les Internationaux de Paris réservent parfois un accueil inattendu à invités. Les plus applaudis restent les politiques, qui ont souvent du mal à se glisser anonymement dans les gradins. Jacques Chirac en 1992 mais surtout Bill Clinton, le 6 juin 2001 ont pu en faire l’expérience. Ce jour-là, le tout frais ex-président américain pénètre dans l’enceinte parisienne pour assister au quart de finale entre son compatriote Andre Agassi et le Français Sébastien Grosjean, entrainant une vague d’applaudissement dans son sillage. Le Kid de Las Vegas vient de remporter la première manche, mais semble totalement se déconcentrer après cette arrivée, et finit par laisser le match à Grosjean (1/6 6/1 6/1 6/3). Prends ça, Di Caprio.
Les manifestants anti-mariage gay
16h35 sur le Central, en ce 9 juin 2013. L’air est lourd, les poignets-éponge mouillés, les chaussettes ocrées, et Rafael Nadal lève les yeux. Au-dessus de lui dans les tribunes, perchés tout là-haut près des barrières, deux gus viennent d’interrompre la finale de Roland Garros, alors qu’il mène un set à zéro face à David Ferrer. Les deux manifestants brandissent fièrement une banderole au message revendicatif : « Au secours ! La France bafoue les droits de l’enfant ». La foule hue et le service de sécurité les expulse. Ils déclareront plus tard manifester « contre la loi Taubira, parce qu’on craint pour l’avenir de nos enfants ». Cinq minutes plus tard, deuxième service. Un homme dévale les gradins, craque un fumigène au second rang et se fait plaquer alors qu’il enjambe la barrière pour rentrer sur le court, « Kids rights » gravé sur la bedaine. Tout ce petit monde évacué, Nadal soulève deux heures plus tard sa huitième Coupe des Mousquetaires après sept mois de galères physiques, rappelant au passage que les plus belles victoires sont aussi les plus contestées.
Le public qui se détourne du match
Le tennis a cela de beau qu’il est infiniment plus dépendant des éléments extérieurs au court que n’importe quel autre sport. Exemple parfait en ce 28 mai 1983 lors d’un banal match de troisième tour entre Drew Gitlin, alors 88ème mondial, et John McEnroe, le boss du tennis de l’époque. En plein troisième set, alors que les deux hommes sont à une manche partout, la rumeur enfle. Le brouhaha s’intensifie, les nuques se tournent. Juste au-dessus du ciel du court Philippe-Chatrier est en train de passer la navette spatiale américaine Enterprise, posée sur le dos d’un Boeing 747 blanc. En visite à Paris pour le Salon du Bourget, l’OVNI entame alors son retour vers les terres natales d’un McEnroe bien calme pour le coup.
Un court annexe recouvert de bouteilles d'eau
Roland-Garros 2001, premier tour. Le tirage au sort a réservé au public parisien une confrontation 100% aussie entre Patrick Rafter et Wayne Arthurs. La rencontre est programmée sur un court annexe. Sauf que lorsque les spectateurs arrivent, on leur apprend que la rencontre a été reprogrammée sur le court n°1, auquel leur billet ne donne pas accès. Mécontents, ils jettent tout ce qui est à portée de main sur le court pour faire savoir qu’ils trouvent ça injuste. À l’arrivée, ça donne un beau champ de bataille de bouteilles d’eau minérale.