Début 2021, quelques semaines avant ses 15 ans, Ksenia Chasteau perdait, comme son papa, sa jambe gauche suite à un accident de moto. Un an et demi plus tard - seulement ! -, celle qui était auparavant 15/3 en ayant commencé la compétition assez tard est devenue championne de France junior de tennis-fauteuil. Une progression ébouriffante poursuivie sur le circuit international. Au point d’atteindre la première place mondiale junior le 7 août 2023, trois semaines après son entrée parmi le top 50 dans la catégorie supérieure, chez les dames. Tout ça moins d’un an après avoir intégré la Team Jeunes Talents, “un honneur” pour elle. “Je regardais déjà les documentaires avant d’en faire partie, ça me faisait rêver, nous a-t-elle confié. Aujourd’hui j’en fais partie, et c’est impressionnant à dire !”

Inspirée par Caroline Garcia, qui lui a donné envie de se mettre au tennis, Ksenia a un style jeu offensif, et “diversifié, [s]on point fort.” Ne pratiquant sa discipline que depuis peu de temps, elle estime avoir davantage besoin de progresser au niveau du “maniement du fauteuil, pour le déplacement.” Pour elle, s’il fallait retenir une qualité au-dessus des autres, ce serait le mental : “parce que ne pas être dans une situation de souffrance mentale, c’est le rêve !” S’il lui arrive de s’énerver, elle ne baisse jamais les bras, comme Daniil Medvedev ou Novak Djokovic. L’homme qui, en finale de l’Open d’Australie 2008, a battu Jo-Wilfried Tsonga, le parrain de la “TJT”. Et si Ksenia avait le pouvoir de modifier l’histoire du tennis en changeant le résultat d’un match, ce serait celui-ci.