Le quarté dans l'ordre

8 oct. 2018 à 09:02:00

Le sprint final à la place de numéro 1 mondial est lancé. Nadal, Federer, Djokovic et Del Potro sont tous concernés par cette "Race" qui n'a jamais aussi bien porté son nom.

Devenir numéro 1 mondial est une consécration. Le rêve de tous les joueurs. Combien de fois avons-nous pu entendre un espoir du tennis dire  : « Je veux devenir numéro 1»  ? Mais finir l'année à cette place fait également figure d'apothéose. Car achever la saison au sommet de la pyramide tennistique veut dire qu'en plus d'être arriver en haut, le joueur a su y rester, à coup de semaines victorieuses toute l'année durant.

Sur les dix dernières années, Roger Federer et Andy Murray ont réussi cet exploit une fois. Les huit autres sacres de fin de saison ont été partagés entre Novak Djokovic et Rafael Nadal. C'est d'ailleurs l'Espagnol qui est le numéro 1 sortant. En 2017, Nadal avait sécurisé sa première place à Bercy après avoir disposé de Hyeon Chung au 2e tour. Si Rafa revient guéri après avoir fait l'impasse sur la tournée asiatique, il est fort possible que ce titre ne soit décerné qu'à l'issue du Masters. En effet, au vu de la situation du classement à l'entame de l'avant-dernier Masters 1000 de l'année, le concept de «  Race  » n'aura jamais aussi bien porté son nom.

Qui sont les prétendants  ?

Rafael Nadal, Roger Federer évidemment. Novak Djokovic qui revient dans la course de manière magistrale et enfin Juan Martin Del Potro (JMDP) qui peut réellement venir jouer les trouble-fêtes.

Ça fait beaucoup tout ça!

Allons y au cas par cas.

On n'a pas revu Rafael Nadal sur un court de tennis de compétition depuis son abandon en demi-finale à l'US Open face à JMDP. Aucun risque de pris dans le clan majorquin. Impasse annoncée immédiatement sur la tournée asiatique et retour prévu pour le tournoi indoor parisien. Nadal ne s'est jamais imposé du côté est de la capitale, tout comme il n'a jamais remporté le Masters. Le premier tournoi nommé n'est pas un objectif clair chez l'homme aux 11 titres à Roland-Garros, mais il est vrai qu'une victoire à Paris ailleurs que Porte d'Auteuil serait tout un symbole. Le second, qui manque toujours à l'appel au tableau de chasse de Rafa, est clairement un titre qu'il souhaite remporter avant la fin de sa carrière. Bref, le triptyque Paris-Londres-N°1 poussera sans aucun doute Rafael Nadal à tout donner en fin d'année. Concernant les points, il va en perdre 500 après Shanghai, mais n'aura ensuite que 180 points à défendre, soit deux matches à gagner à Paris. Dans quel état de forme va t-il venir à Bercy  ? La réponse à cette question sera déterminante dans la course de fin d'année. Et même si l'indoor ne génère pas les conditions de jeux favorables à Nadal, on sait que le garçon est doté d'une volonté qui lui a permis de réaliser des choses que le destin n'avait pas prévues pour lui. A voir.

Pour Federer, ça ne sera pas du tout la même. Vainqueur à Shanghai en 2017, c'est déjà 1000 points que «  Rodge  » va devoir défendre cette semaine. Ajoutez à cela 500 points supplémentaires avec sa victoire chez lui à Bâle l'an dernier, sans oublier une demi-finale au Masters (600) qui amène l'addition à 2100 points à protéger. Ça fait beaucoup tout ça! Je veux bien que Federer soit le GOAT (pour certains), mais ce total va obliger le Suisse à être ultra performant sur cette fin d'année. Enchaîner Asie puis Europe est très éprouvant pour les organismes. Rodge va devoir se faire violence s'il veut réaliser à nouveau son exploit de 2009. S'il le fait, Roger Federer fracassera encore un record, celui du plus vieux numéro 1 en fin d'année. Record qui appartient à un certain … Rafael Nadal, âgé de 31 ans en novembre dernier lorsqu'il a été couronné. Si Fed réalisait la fin d'année parfaite, il placerait le record à 37 ans  ! On sait qu'il affectionne les records, mais cela sera-t-il une motivation suffisante pour le pousser à réussir la fin parfaite. Rien n'est moins sûr.

Les conditions de jeux à venir lui conviennent à merveille

Le "favo", c'est Novak Djokovic. Elle paraît loin cette défaite face à Denis Istomin au 2e tour de l'Open d'Australie en 2017. Elle était un avant-goût d'une longue galère qui, à force d'intervention chirurgicale, de travail, de recherche de solutions et de retour aux bases, s'est transformée en «  success story  ». Novak est enfin redevenu Djokovic. Deux Grands Chelems cette saison, ainsi que la victoire à "Cincy" qui vient compléter un grand chelem de carrière en Masters 1000. Il est bel et bien de retour et il a la dalle. Nombre de points à défendre avant la fin de l'année  : 0  ! Tout de suite, on se sent plus léger. Un détail non négligeable lorsqu'on sait la pression à laquelle sont soumis tous ces joueurs. En plus de cela, il se trouve que Novak affectionne particulièrement cette partie de la saison. Les chiffres parlent d'eux mêmes: 3 titres à Shanghai, 4 à Paris et 5 à Londres. Propre. Si j'avais un yacht, j'le parierai sur Nole numéro 1.

Delpo, c'est l'outsider. Personne ne l'attend, mais bizarrement son nom commence à être prononcé de plus en plus comme potentiel prétendant. Il ne s'agit pas juste de bruits de salle de presse. Novak Djokovic a clairement placé la Tour de Tandil parmi ses concurrents directs pour cette place de numéro 1. Contrairement à Nadal et tout comme les deux autres, les conditions de jeux à venir lui conviennent à merveille. Il fait partie de ces joueurs qui jouent très, très bien avec un toit au-dessus de la tête. Mais - car il y a toujours un mais… - il a plus de 1000 points à défendre. Cependant, à Londres, il en a 0. Donc s'il y arrive (il est déjà qualifié, mais le physique doit tenir) et que la place de numéro 1 n'est alors pas encore attribuée, il pourra y croire.

Mon quarté dans l'ordre : Novak Djokovic, Rafael Nadal, Juan-Martin Del Potro et Roger Federer.

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