« Ça rend fou ». Une formule devenue d’usage pour décrire le tennis ; presque une définition. Parce que ce sport a le pouvoir d'agir sur les émotions au point même de transformer certaines des âmes les plus douces et agréables en véritable esprits possédés.
Comme si le court agissait en plaque de cuisson capable de faire chauffer les crânes, jusqu’à pousser les cocottes-minute les plus résistantes à utiliser leurs bouches comme soupapes pour cracher leur furie afin de tenter tant bien que mal d'évacuer la pression.
J’ai connu une période très difficile, mentalement, quelques années en arrière.
Dans son livre justement intitulé Ce sport qui rend fou, Gilles Simon a expliqué que chaque joueur ressentait le stress, ses nerfs, pendant un match. Y compris les monstres comme Rafael Nadal, Novak Djokovic et Roger Federer ; la différence étant qu'ils ont appris à mieux le gérer que les autres.
Le Serbe a maintes fois expliqué être traversé par la tension au cours d'une rencontre, moments qu’il a su apprivoisés notamment grâce à la « respiration consciente ».
Cette semaine, Nadal a dévoilé avoir été proche de sombrer à un moment de sa carrière pourtant déjà monumentale. « L’image que j’ai renvoyé au monde n’a pas toujours été fidèle à ce que je ressentais intérieurement, a-t-il expliqué le néo-retraité dans un texte publié cette semaine. J’ai été nerveux avant chaque match - ça ne part jamais. »
« J’ai bien réussi à contrôler mes émotions, à une exception près, a-t-il continué. J’ai connu une période très difficile, mentalement, quelques années en arrière. J’ai eu des difficultés à gérer ma respiration (en raison du stress, ndlr), et je ne pouvais plus jouer à mon meilleur niveau. Je n’ai plus de mal à le dire désormais. Après tout, nous sommes des êtres humains, pas des super-héros. »
Finalement, j’ai travaillé tous les jours, et j’ai réglé ça en allant toujours de l’avant pour redevenir petit à petit moi-même.
« Heureusement, je n’en suis pas arrivé au stade de ne plus pouvoir contrôler des choses comme l’anxiété, a-t-il ajouté. Il y a eu des mois durant lesquels j’ai songé à prendre une pause, me couper totalement du tennis, pour me ressourcer l’esprit. Finalement, j’ai travaillé tous les jours, et j’ai réglé ça en allant toujours de l’avant pour redevenir petit à petit moi-même. Je n’ai jamais baissé les bras malgré les épreuves, c’est ce dont je suis le plus fier. J’ai toujours donné le maximum. »
Un état d’esprit qui lui a notamment permis de triompher 14 fois à Roland-Garros. Un record impensable avant lui, que seul un fou aurait pu prédire.