Impossible de ne pas remarquer la manie d'Andy Murray : il ne cesse de parler lorsqu'il dispute un match de tennis. Il crie. Il parle. Il sourit ironiquement. Il montre de la colère. Bref, il n'est jamais content. C'est sans doute le niveau d'exigence qui lui a permis d'arriver là où il est aujourd'hui : n° 1 mondial.
Beaucoup de choses à redire sur cette attitude du schizo de base.
Tout d'abord lui et elle bénéfique ?
Force est de constater qu'il n'a jamais été aussi fort. Est-ce en raison de son attitude sur le court ? Pas sûr, car il a toujours été très bavard entre les lignes. Par contre, il est un peu moins colérique et nerveux. Dernier craquage en date (dont je me souviens clairement), la finale de Roland-Garros, lors de laquelle il hurle vers son clan pour que le sympathique et toujours bienvenu Nelson Monfort « dégage » de son box. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, il y a eu une réelle évolution. Certes, il se plaint en permanence, mais il ne « craque plus de slip ». Je faisais partie de ceux qui pensais qu'il fallait qu'il parle moins pour canaliser son énergie, mais j'avais clairement tord.
A qui parle t-il ?
A première vu, on a vraiment l'impression qu'il parle à son clan, mais à en croire ses dires, c'est à lui-même qu'il s'adresse. De nombreux joueurs ont cette tendance « schizophrénique ». C'est une façon pour eux de rester dans le match. C'est un peu normal après tout. Ne croyez-vous pas que les navigateurs du Vendée Globe, par exemple, s 'embarquent dans des conversations avec eux-mêmes ? C'est obligé ! On ne passe pas autant de temps seul, que ce soit sur un voilier ou sur un court de tennis, sans jamais l'ouvrir, à moins de s'appeler Roger Federer. Quoi que, même lui de temps en temps, se parle.
Que peut-il bien dire ?
Alors là, voilà une question qui mérite d'être posée. C'est un grand mystère. Ce qui est certain, est que le sujet de la reproduction humaine revient souvent. Après, on peut imaginer qu'il traite de la tactique, de ses coups manqués, ses mauvais choix. Mais parfois, il lance des phrases un peu plus audibles comme à l'Open d'Australie l'année dernière où il envoie : « POURQUOI AUJOURD'HUI ? ». A qui s'adresse t-il ? De quoi veut-il parler ? Je suis très surpris qu'on ne lui demande pas plus souvent de quoi il parle. Je m'engage d'ailleurs à lui poser la question pour vous la prochaine fois que je le vois. Et si il parlait de choses qui n'avaient juste rien à voir, comme la météo, si oui ou non John Snow allait ressusciter, l'élection de Donald Trump, le 49.3 et la loi travail. On peut vraiment tout imaginer.
Seule certitude : ça marche !
