La numéro 1 mondiale est à l’US Open en quête d’un 23e titre en Grand Chelem, ce qui lui permettrait de dépasser Steffi Graf et de détenir seule le record en la matière. Sur les 22 trophées amassés jusqu’ici, certains ont été plus marquants que d’autres. Un top 10 en forme d’hommage à Serena Williams.
La première victoire : US Open 1999
C’est la pierre fondatrice d’une carrière hors-norme. US Open 1999 : un tennis féminin d’un autre temps, avec la présence des Monica Seles, Mary Pierce, Arantxa Sanchez, Conchita Martinez ou encore Jana Novotna. Perles blanches dans les cheveux et visage encore poupon, Serena Williams se présente en tête de série numéro 7 et réalise le parcours parfait, sortant vainqueur de deux duels américano-américains contre Seles en quart puis Davenport en demi, avant de dominer la numéro 1 mondial Martina Hingis en finale, 6/3 7/6. A même pas 18 ans, une légende est née.
La victoire passage de témoin : Roland-Garros 2002
Il faut attendre près de 3 ans avant que Serena ne parvienne à conquérir un deuxième titre en Grand Chelem. A l’époque, la petite sœur Williams évolue d’ailleurs dans l’ombre de Venus, la première des deux qui parvient au rang de numéro 1 mondial au début de la saison 2002. Aux Internationaux de Paris, c’est néanmoins Jennifer Capriati qui est tête de série numéro 1. Serena se charge de l’écarter en demi-finale, avant de retrouver sa sœur pour un deuxième duel fratricide en finale d’un Grand Chelem. A l’US Open l’année d’avant, Venus l’avait logiquement emporté. Mais à l’occasion de ce Roland Garros 2002, Serena ne laisse pas passer sa chance de déjouer les pronostics : c’est bien la tête de série numéro 3 qui sort vainqueur de ce duel si particulier face à la tête de série numéro 2, 7/5 6/3. Une victoire en forme de passage de témoin pour Serena Williams, Venus se trouvant reléguée à prendre des photos de sa frangine pendant la cérémonie protocolaire d’après-match.
La victoire de la confirmation : US Open 2002
Cet US Open 2002 est le premier tournoi du Grand Chelem que Serena Williams aborde avec la pancarte de numéro 1 mondial sur le dos et l’étiquette de grande favorite sur le front. Un an auparavant, elle s’inclinait en finale face à Venus. Cette fois-ci, à l’occasion d’un nouveau duel de frangines, elle ne tremble pas et fait parler sa puissance en s’imposant 6/4 6/3. Le bandana rose qu’elle arbore cette année-là lui réussit : c’est le troisième titre du Grand Chelem qu’elle remporte en 2002, après Roland-Garros et Wimbledon. Elle réussira même un Grand Chelem sur deux saisons en remportant son premier Open d’Australie en 2003. A Flushing Meadows, c’est cette fois papa Williams qui se charge de prendre les photos souvenirs.
La victoire de la résurrection : Australie 2007
Entre 2004 et 2006, Serena Williams vit une longue traversée du désert. Elle enchaîne les blessures, les maladies, se trouve rarement à son poids de forme et s’éloigne des courts pour mieux se rapprocher des plateaux télés et du monde interlope du show-business. On lui prédit déjà une rapide fin de carrière tennistique. En 2005, elle ne remporte qu’un tournoi (Melbourne), et en 2006, aucun ! Lorsqu’elle débute l’Open d’Australie 2007, Serena Williams pointe au 81e rang mondial mais parvient enfin à sortir de sa torpeur. Tout en rage, la petite fille pourrie gâtée se mue en guerrière, ses coups font mal à ses adversaire, jusqu’à la dernière en finale : comme un symbole, il s’agit de la nouvelle star, la tsarine Maria Sharapova, qu’elle s’applique à détruire 6/1 6/2. Une vraie résurrection.
La victoire de la consécration : US Open 2008
Pour assoir définitivement son grand retour, il fallait que Serena Williams réussisse à s’imposer de nouveau chez elle lors de l’US Open. Une performance atteinte lors de la saison 2008, pour une édition forte en émotion : devant toute sa famille et le « clan » Williams, la championne ne lâche aucun set de tout le tournoi. Elle domine Venus en quart, Dinara Safina en demi puis Jelena Jankovic en finale (6/4 7/5), avant de se laisser aller à une petite danse de la joie, heureuse et soulagée comme jamais. Cette victoire lui permet de redevenir numéro 1 mondiale, cinq ans après avoir quitté cette place.
La victoire la plus acharnée : Wimbledon 2009
Comme en Australie en 2003 puis en 2005, Serena Williams remporte à Wimbledon un tournoi majeur après avoir dû sauver des balles de match. A Londres en cette saison 2009, c’est en demi-finale que le combat est le plus intense : face à Elena Dementieva, le duel va durer 2h45 ! Un record pour une victoire épique, 6/7 7/5 8/6. En comparaison, la victoire en finale face à… Venus, encore elle, est presque une formalité (7/6 6/2). C’est son troisième titre à Wimbledon, six ans après le second.
La victoire la plus « Higlander » : Australie 2010
A Melbourne en 2010, Serena Williams réussit le parcours parfait : promenade lors des premiers tours, Azarenka écartée en quart de finale, Li Na sortie plus difficilement en demi-finale, puis la revenante Justine Hénin dominée en finale (6/4 3/6 6/2). Avec ce douzième tournoi majeur remporté, elle égale le palmarès de Billie Jean King. Surtout, elle devient la deuxième championne de l’histoire, après Martina Navratilova, à remporter des Grand Chelem sur trois décennies différentes ! Highlander avec une raquette et des balles jaunes en guise de munitions.
La victoire la plus aboutie : Roland-Garros 2013
S’il ne fallait retenir qu’une seule victoire en Grand Chelem, ce serait peut-être celle-ci : Roland-Garros 2013, un triomphe sans aucune fausse note, une domination incontestée et incontestable. En demi-finale, Serena dégoûte Sara Errani en s’imposant 6/0 6/1 en 51 minutes de jeu. Le grand show est pour la finale : victoire 6/4 6/4 face à une Maria Sharapova pourtant au top de sa forme, en concluant le match sur un ace à 198 km/h. Service surpuissant, jeu de jambes retrouvé, le niveau de l’Américaine est qualifié de « presque parfait » par le journaliste du Daily Telegraph Simon Briggs. Onze ans après sa première victoire à Roland-Garros, elle s’impose enfin de nouveau sur la terre battue parisienne.
La victoire la plus difficile : Roland-Garros 2015
La troisième victoire à Paris sera plus pénible à aller chercher pour Serena Williams. En 2015, elle enchaîne les succès difficiles en 3 sets et parvient très difficilement à se hisser jusqu’en finale où elle affronte la révélation du tournoi, Lucie Safarova. Favorite, l’Américaine a du mal à assumer et met finalement plus de 2h à s’imposer (6/3 6/7 6/2). Des difficultés qu’elle expliquera en conférence de presse par une méchante crève contre laquelle elle a dû batailler toute la quinzaine : « C’était le Grand Chelem le plus difficile à remporter. Généralement, quand vous êtes malade, vous avez juste pris froid, alors que si vous avez la grippe, c'est tout le corps qui vous fait mal. C'est ce que j'ai dû endurer. »
La dernière victoire en date : Wimbledon 2016
C’est devenu une lubie : battre le record du nombre de titres en Grand Chelem pour définitivement devenir la plus grande championne de l’histoire du tennis. Un sacré défi pour Serena Williams, alors que la concurrence apparait de plus en plus décomplexée. A 34 ans, bientôt 35, Serena commence cette saison 2016 décisive par deux défaites en finale d’un tournoi majeur : face à Angelique Kerbe à Melbourne, puis face à Garbine Muguruza à Paris. Pas de quoi inquiéter la toujours numéro 1 mondial, qui corrige le tir à Wimbledon en s’imposant 7/5 6/3 face à Angelique Kerber. Une revanche et un record égalé : 22 titres en Grand Chelem désormais pour Serena, comme Steffi Graf. Il manque le 23e pour devenir la seule détentrice du plus prestigieux des records du tennis. Dès cette année à l’US Open ?