Bravo Arthur !

22 janv. 2024 à 14:23:06 | par Eli Weinstein

Arthur Cazaux a été le personnage principal de la « Cinderella story » du tableau masculin à l’Open d’Australie 2024. Avec un statut de wild-card, grâce à un accord entre le tournoi australien et Roland-Garros, le 122e joueur mondial s’est offert un huitième de finale en Grand Chelem. Accessoirement, il nous a procuré beaucoup de bonheur et je voulais le remercier.

Arthur,
La nuit dernière (pour nous), ton Open d’Australie s’est achevé avec une défaite contre le grand et puissant (et très gentil) Hubert Hurkacz. La marche pour battre le Polonais, une espèce de « love child » entre Terminator et Robocop, était trop haute, surtout pour quelqu’un qui souffre d’une gastro (foutu kebab ! Je rigole bien entendu.). Mais quel tournoi ! Quelle performance ! Tu as été tout simplement énorme. Tu nous as fracassé nos rythmes de sommeil. Tu as été celui qui a provoqué de nombreux piquages de nez en pleine réunion. Mais je peux sereinement te dire que personne ne t’en veut. 

De ce tournoi, je retiendrai bien évidemment cette victoire face à Holger Rune. Je sais que c’est ton pote et que vous vous connaissez depuis toujours, mais laisse-moi te dire à quel point j’étais heureux de te voir le battre. Tu es tout ce qu’il n’est pas et qu’il aimerait sans doute être. Tu es humble, respectueux, bien élevé. Force est de constater que ce n’est pas toujours le cas d’Holger.
 

Le sort ne t’a pas trop épargné depuis tes débuts

Je suis ravi que tu puisses obtenir cette validation de ton travail. Ce huitième de finale est clairement la récompense de toute ta résilience. Ce mot que tu aimes tellement, au point de l'avoir tatoué sur ta peau. Aucun destin n’est tracé, mais certains partent avec des avantages. C’était ton cas. Non pas parce que tu étais le plus grand ou le plus puissant, mais parce que tu bénéficiais de prédispositions pour être un champion. Une belle main bien sûr, mais aussi et surtout une tête bien faite. 

Cette tête t’a permis de ne pas perdre espoir, bien que le sort ne t'ait pas trop épargné depuis tes débuts. Fin 2016, tu souffres d’une fracture du coude, suivie d’une tendinite à l’épaule et au poignet, ce qui t’empêchera de jouer pendant sept mois. En 2018, alors que tu devais représenter la France à la Junior Davis Cup à Budapest, en compagnie d’Harold Mayot notamment, tu te casses le pied. Durant cette compétition, la France s’inclinera en finale face à l’Espagne et un certain… Carlos Alcaraz. En 2021, c’est une déchirure au psoas et aux abdominaux qui te met sur la touche. Et la cerise sur le gâteau, c'est cette pubalgie qui t’a fait perdre huit mois en 2022. Nombreux sont ceux qui auraient lâché, ce qui aurait été compréhensible au vu de la cascade de bobos. Mais pas toi. Grâce à cette tête dont je parlais, tu as su toujours y croire, ne jamais lâcher et aujourd’hui, tu es, comme je le disais, récompensé.

Quelques lignes au-dessus, je mentionnais le destin. Je sais que tu y crois, mais je suis convaincu que tu ne penses pas que ça vient tout seul. Seul le travail te permet d’atteindre des objectifs aussi élevés. Tu es d’ailleurs un grand fan d’un ancien champion, Kobe Bryant, aujourd’hui disparu. L’éthique de travail du champion NBA, surnommé « black mamba », a été pour toi une inspiration. Si bien que lui aussi, tu l’as gravé à vie sur ton corps, sous la forme d’un serpent - un mamba - sur ton bras droit.

Une boussole scandinave symbolisant l’importance de rester concentré sur son destin

Récemment, tu as vu Arthur Fils et Luka Van Assche te dépasser et être désignés comme les espoirs du tennis français. Encore une fois, plutôt que de te décourager, tu as fait exactement le contraire. Tu t’es infligé un rythme de travail très élevé, qui t’a permis d’être où tu es aujourd’hui. Au lieu de les jalouser, tu t’es inspiré d’eux. Alors qu'ils sont pourtant plus jeunes que toi, tu as suivi leur chemin, jusqu’à les rejoindre.

Ce chemin, où va-t-il maintenant t’emmener ? Pour le moment, c’est le Top 100 qui s’ouvre à toi. En effet, lundi prochain, tu intègreras officiellement les cent meilleurs joueurs du monde. C’est la 83e place mondiale qui te tend les bras. Ça va tout changer pour ce chemin/voyage/aventure qui t’est si cher. La semaine prochaine, tu es attendu à la maison, toi enfant de la Paillade, pour jouer l’ATP 250 de Montpellier. Mais il est possible que ce programme change et que tu ailles renforcer l’équipe de France de Coupe Davis qui se déplace à Taïwan. Cette entrée dans le Top 100 va aussi t’ouvrir les portes de tournois plus prestigieux que ce que tu avais prévu. C’est une bonne nouvelle pour toi, mais aussi pour nous. Tu vas évoluer de plus en plus sur des courts télévisés, pour le plus grand bonheur de tous tes fans. 

Tu t’es fixé comme objectifs de faire partie des cinquante meilleurs joueurs du monde d’ici fin 2024. Au vu de ton niveau de jeu, il n’y a aucune raison que tu ne puisses pas le faire, mais bien plus tôt et pourquoi pas bien plus haut. Tu sais que tu es le seul ayant les clés en main pour écrire ton histoire. Tu traces ton chemin avec précision. C’est d’ailleurs pourquoi ça aussi, tu l’as « marqué au fer » sur ton corps, avec une boussole scandinave symbolisant l’importance de rester concentré sur son destin et le voyage qu’il faut faire pour parvenir à ses fins.

Si je peux me permettre, ne change surtout rien. Reste comme tu es. Fais-toi un beau cadeau avec une partie des 250 000 dollars que tu as remportés à la sueur de ton front. 

Je suis certain que tous les membres de la Team BNP Paribas Jeunes Talents, dont tu feras toujours partie, se joignent à moi pour te féliciter pour cette incroyable performance. Et vivement la suite.

Bravo Arthur.
 

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