Ça approche, bien sûr que ça approche ! On est à quatre semaines du coup d’envoi de l’épreuve des qualifications de Roland-Garros 2024. Il s’agit d’une grande année pour le Grand Chelem parisien qui va mettre les bouchées doubles, en accueillant à la fois le deuxième majeur de l’année, mais également le tournoi olympique quelques semaines plus tard. 2024 sera aussi, sauf retournement de situation improbable, la dernière fois qu’on verra Rafael Nadal à Roland-Garros en tant que joueur de tennis professionnel (mais ça, on aura le temps d’y revenir tranquillement). Tout ça pour dire que le tournoi 2024 ne sera pas comme les autres.
Et pourquoi ce dernier ne serait-il pas marqué par la belle réussite des joueuses et joueurs français ? Pourquoi pas ?! Il y a de nombreuses raisons de croire en nos Bleus à un mois de « leur » moment de l’année. Chez les hommes, la délégation tricolore sera pléthore, avec tous les Français du Top 100 (10). Et du côté des femmes, au vu des derniers résultats des unes et des autres depuis qu’on est revenu sur terre, il y a également de quoi être optimiste.
Une fois qu’on a dit ça, il est intéressant de creuser un peu, en essayant d’imaginer quel représentant français ira le plus loin dans les deux tableaux. Du coup, je me lance...
Parmi les 128 joueuses qui vont disputer le tableau final, au moins cinq d’entre elles seront Françaises. Il s’agit, dans l’ordre du classement, de Caroline Garcia, Clara Burel, Diane Parry, Océane Dodin et Varvara Gracheva. A cette liste-là, il faudra évidemment ajouter d’autres joueuses qui se qualifieront, qui obtiendront une invitation de la part du tournoi, ou qui entreront tout simplement au jeu des forfaits. Ça sera sans doute le cas d’Alizé Cornet, qui est huitième sur la liste d’attente pour intégrer le tableau final.
Kristina Mladénovic : "J’espère avoir une wild-card pour le grand tableau. Sinon, je jouerai les qualifications."
Cela étant, il y a fort à croire que la Française qui ira le plus loin dans le tournoi sera parmi les cinq citées ci-dessus. Alors pourquoi autant d’optimisme de ma part, alors qu’elles viennent de perdre en Billie Jean King Cup en France, sur terre battue, face à la Grande-Bretagne qui n’est pas une nation avec beaucoup d’expérience sur la surface ? Tout simplement car depuis, Caroline Garcia, qui avait très bien commencé face à Emma Raducanu, a su rebondir en atteignant le dernier carré du nouveau « 250 » de Rouen. La dernière fois que la Lyonnaise faisait partie des quatre dernières participantes à un tournoi remonte à septembre 2023, avec sa demi-finale perdue face à Maria Sakkari, à Guadalajara, au Mexique. Sa semaine normande était de bon augure et si les prochaines lui ressemblent, il n’y a alors aucune raison de ne pas voir « Caro », au moins, en deuxième semaine de Roland.
La grande satisfaction de la semaine en bleue passée au Portel est Diane Parry (#teambnpparibasjeunestalents !). La Francilienne, actuelle 49e mondiale, connaît son meilleur classement depuis le début de sa carrière. Au Portel, que ce soit face à Katie Boulter ou Emma Raducanu, Diane a montré qu’il fallait compter sur elle. Boulter, qui la devance de 21 places au classement, avait commencé par remporter les deux premiers jeux. Puis, plus rien. Les douze suivants ont été engrangés par la Niçoise de naissance. Face à Raducanu, elle a encore joué le feu, mais est tombée face à plus forte qu’elle. On sait que Parry est capable de très bien jouer à Roland-Garros, devant un Chatrier plein et acquis à sa cause : remember Krejcikova en 2022… Je n’ai qu’une envie : revoir Diane faire chavirer 15 000 spectateurs avec son revers à une main de toute beauté. Et qui sait, avec la confiance…
Le nom de la dernière Française dont je voudrais parler risque de vous étonner, car il s’agit de Kristina Mladenovic. Même si au final elle n’a pas joué, je pense que la semaine en équipe de France a fait le plus grand bien à « Kiki ». Dans la foulée, elle a atteint, elle aussi, un dernier carré. En « 125 » cette fois-ci, à l’occasion du tournoi d'Oeiras, au Portugal. Il faut remonter à décembre 2021 pour trouver trace de Mladenovic dans un « final four » WTA. Débarrassée de ses soucis au dos, Kristina, actuelle 228e mondiale, est bien consciente qu’elle ne pourra disputer le tournoi que si elle obtient une wild-card ou se qualifie. « Roland est un gros objectif pour moi. J’aime la terre battue parce que je peux y exprimer la variété de mon jeu. Mais ça ne dépend pas de moi. Mon classement est bas, la liste des joueuses est sortie et j’en suis loin. Il faut donc que je compte sur le soutien de la Fédération et du tournoi. J’espère avoir une wild-card pour le grand tableau. Sinon, je jouerai les qualifications. J’ai hâte d’y être », a déclaré « Mladé » la semaine dernière. Si elle est dans le tableau, je suis persuadé qu’elle passera des tours (à moins d’un tirage tout pourri), et relancera sa carrière par là même.
Cette année, Gaël est physiquement en grand forme malgré ses 37 printemps.
Chez les hommes, comme je le disais plus haut, ils sont dix à avoir passé le « cut ». Parmi eux, il y a deux membres du Top 20 avec Ugo Humbert (14e) et Adrian Mannarino (20e). Le problème est qu’il ne s’agit pas là de nos meilleurs joueurs sur terre. Ugo « commandant » Humbert n’a jamais franchi le 2e tour à Paris, tout comme Adrian Mannarino. D’ailleurs l’an dernier, le premier a sorti l’autre au 1er tour ! Humbert semble être un peu plus à l’aise sur la surface, mais doit impérativement être en place sensoriellement parlant. S’il monte en puissance, avec un capital confiance gonflé, il peut dans un premier temps parvenir enfin à disputer un troisième tour et, pourquoi pas, se glisser ensuite en deuxième semaine.
Mais les meilleurs résultats français devraient plutôt venir des Fils et Monfils. Le premier vient de montrer de belles choses à Barcelone, en dominant De Minaur et s’offrant par la même occasion un quart de finale. Ses résultats madrilène et romain vont être d’une grande importance quant à l’état d’esprit dans lequel il arrivera à Roland. S’il est bon, Arthur peut alors faire d’immenses choses. Il faut qu’il trouve un moyen de laisser glisser la pression (facile à dire). Si celle-ci ne vient pas trop le perturber, il faut s’attendre à le voir faire le « show » sur le Chatrier ou le Lenglen, avec un public qui sera chaud comme un tournoi ensoleillé.
Pour « La Monf », on sait qu’il est capable du meilleur, chez lui, à Paris. Sur seize participations, Monfils a atteint la deuxième semaine à huit reprises avec, en prime, trois quarts de finale et une demie. L’an dernier, il avait régalé avec une remontada de l’espace en session de soirée face à Sebastian Baez. Il avait ensuite, malheureusement, dû déclarer forfait sans pouvoir défier Holger Rune. Cette année, Gaël est physiquement en grand forme malgré ses 37 printemps. Je pense qu’il s’imagine faire aussi bien qu’on l'espère, c’est-à-dire au moins une deuxième semaine, si ce n’est mieux.
Pour conclure, je vous parie mon affiche 2020, avec les équipes de l’entretien des courts en plein arrosage sur le « Simonne », que Diane Parry et Gaël Monfils seront les Français qui iront le plus loin dans le tournoi de Roland-Garros 2024.
Qu’en pensez-vous ?
